Épisode 14 : de l’influence de l’Italie à la Renaissance sur la cuisine salée/sucrée et le dessin
L’aura de l’Italie est grande au XVIe siècle. Les rois de France y font la guerre,
en ramènent artistes (Léonard de Vinci), art de vivre (les fourchettes), cuisine
(la séparation du salé et du sacré), vocabulaire (l’italien est la langue étrangère ayant le plus apporté de mots au français) et… style graphique.
Les lettres italiennes (romain et italique) gagnent la France et s’y affinent.
Les contrastes entre pleins et déliés sont renforcés, le style est plus maigre, élancé ; il s’éloigne de la copie servile du geste calligraphique pour devenir proprement typographique.
Le graveur le plus célèbre d’alors (et d’aujourd’hui) est probablement Claude Garamont (ou Garamond, v. 1499-1561). Il est connu pour ses Grecs du Roi et pour ses types romains d’une grande finesse. Son style est aussi celui de l’édition par Kerver du Songe de Poliphile. Bien qu’en « début de carrière », il déploie dans ce caractère en particulier une maestria qui séduit encore aujourd’hui : une large part des livres produits au début du XXIe siècle sont composés en Garamond.
Les lettres sont solides et harmonieuses, avec des montantes et descendantes longues. Les points sont ronds, désormais, les apostrophes petites et placées bas, les accents aigus élancés. L’usage des u et v fluctue selon les passages ; le j n’est pas encore présent.