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4 place de Fourvière

Période(s) : Antiquité, Moyen-Age

Opération : Fouille préventive (achevée)

Dates de l'opération : 09 juin- 13 juillet 2010

Opérateur : Service archéologique de la Ville de Lyon

Aménageur : Association diocésaine de Lyon


Le site a fait l'objet d'un diagnostic préalablement à la fouille. Consultez les résultats du diagnostic ici.


Le projet de réaménagement et de restauration du séminaire provincial de Lyon a été à l’origine de la prescription d’un diagnostic archéologique en hiver 2009 sur l’ensemble de la parcelle. Ce diagnostic préliminaire a montré une occupation continue entre la fin du 2e Âge du Fer et le début du IIIe siècle apr. J.-C., date de l’abandon du site. La fouille archéologique préventive qui a suivi a consisté au suivi des terrassements préliminaires à la mise en place de réseaux, à celui des aménagements de surface liés à la réfection de l’enrobé du chemin et à celui de places de stationnement réservées aux personnes à mobilité réduite. Le tènement, situé 4 place de Fourvière dans le 5e arrondissement de Lyon, se situe à l’emplacement que les auteurs identifient traditionnellement comme le forum de Lugdunum .

Contrairement au diagnostic, la fouille n’a pas révélé d’occupation antérieure à l’époque augustéenne, en raison principalement, de la faible profondeur des excavations (1,30 m maximum). Quelques murs construits en granit ont été mis au jour avec des sols qui leur sont contemporains. Un deuxième état de l’occupation voit la construction d’autres maçonneries construites cette fois, en blocs de gneiss. Mais l’ensemble des structures de ces deux états ne permet pas de proposer des espaces cohérents du fait de l’exiguïté des tranchées de terrassements. En revanche, la fouille a permis de restituer dans son ensemble le grand réservoir partiellement dégagé lors du diagnostic (dimensions internes : 12,50 x 5,40 m, profondeur moyenne : 1,50 m), dont les parois et le radier sont enduits de mortier hydraulique. La liaison entre les murs et le sol du bassin se fait par un bourrelet d’étanchéité relativement large : 0,28 m sur le mur latéral sud et 0,40 m sur le mur ouest pour une épaisseur variant entre 0,27 et 0,24 m. Ce réservoir, d’un volume minimum de 100 m3 est alimenté par l’aqueduc du Gier. La construction de cet ensemble remonte vraisemblablement au IIe siècle apr. J.-C. La datation sera précisée ultérieurement par analyse radiocarbone des charbons de bois piégés dans le mortier recouvrant les parois du bassin.

Dans le secteur nord-ouest de la parcelle a été mise au jour une épaisse couche de rejets domestiques ayant livré une importante quantité de fragments de céramique (plus de 2 600 tessons), des petits objets de la vie quotidienne (aiguilles, charnières, fibule...), des reliefs de consommation (coquillages, huîtres, faune) et des éléments de démolition (enduits peints, marbres, tesselles de mosaïques). La concentration du mobilier, très homogène, suggère la présence d’un espace dépotoir, voire d’une ancienne décharge, décharge qui n’a malheureusement pas pu être circonscrite, mais seulement fouillée sur environ 5 m2.

Le site semble abandonné partiellement à la fin du IIe ou au tout début du IIIe siècle apr. J.-C. puisque c’est à cette époque que la citerne semble comblée. Le remplissage est essentiellement constitué de matériaux provenant de la démolition de maisons incendiées (enduits peints brûlés, fragments d’adobe rubéfiés, briques et tuiles...). La qualité des matériaux prélevés et le raffinement des peintures est révélatrice d’une certaine richesse des habitations.

Une présence humaine continue d’exister sur le site puisque deux murs ont été construits, sans doute tardivement, dans le comblement de la citerne. Ils viennent s’appuyer contre les parements intérieurs du réservoir.

Enfin, après un hiatus de plusieurs siècles entre l’Antiquité et le bas Moyen Age, pour lequel on possède quelques archives, le site est à nouveau occupé, d’abord par des plantations viticoles, puis par quelques bâtiments dont la destination est directement liée à la culture de la vigne. C’est au tout début du XIXe siècle qu’est construite la tour ovale, encore en élévation aujourd’hui. En même temps ont été creusés un puits et un réservoir qui ont été retrouvés lors des recherches archéologiques. Enfin, ce n’est que quelques dizaines d’années plus tard qu’a été érigé le bâtiment du séminaire, objet de l’actuelle campagne de restauration.