Musée Gadagne
Adresse: 1 place du Petit Collège
Période(s) : Antiquité, Moyen Âge, Moderne
Opération: Fouille
Dates de l'opération: 1997-2004
Opérateur : Service archéologique de la Ville de Lyon
Aménageur : Ville de Lyon
Maîtres d'œuvre : D. Repellin (Architecte en chef des Monuments Historiques), Fr. Pin (muséographie)
Bâtiment classé Monument Historique en 1920
C’est à l’occasion de la restauration du musée Gadagne - musée historique de la Ville de Lyon et musée international de la marionnette - qu’une étude archéologique globale peut être réalisée entre 1997 et 2004.
Période antique
L’étude des vestiges antiques conservés dans les entrailles de la cour d’honneur du musée permet de recueillir des informations précieuses quant à l’urbanisation de ce secteur de la ville et à son évolution. Tout d’abord, la présence de structures datées du milieu du Ier siècle av. J.-C. indique une occupation peut-être artisanale assez importante de cette bande de terre située entre colline et rivière avant la création de la Colonie par Plancus. Dès l’époque de Tibère, la construction d’un entrepôt renseigne sur la vocation probablement commerciale de ce quartier. La rénovation de ce bâtiment au IIIe siècle peut être mise en perspective avec l’évolution de la ville. L’édifice, transformé en habitat par la suite, marque l’urbanisme de ce secteur de manière forte et durable. Abandonné au début du Ve siècle, il sert de dépotoir avant d’être enfoui brutalement sous un épais remblai consécutif à un glissement de terrain. Cette catastrophe entraîne la disparition de la voie reconnue sous la rue Gadagne et contribué à la désertion du site pendant quelques siècles.Période médiévale
Après l’Antiquité, l’îlot semble connaître une longue période d’abandon, jusqu’au XIVe époque à laquelle s’implante la maison de La Boyssette. La découverte d’une vaste glacière ainsi que de meneaux sculptés et quelques éclats de vitraux placent cet édifice dans la catégorie des maisons de prestige. Accompagnant ce bâti, les flancs de la colline sont peu à peu aménagés en terrasses sur lesquelles sont érigées granges et petites maisons, vouées aux activités domestiques liées au train de vie de cette belle demeure. Au fil du XVe siècle, les dépendances sont peu à peu transformées en maisons d’habitation. Cette période s’achève par la destruction de la maison de la Boyssette et par l’acquisition du terrain par la riche famille italienne des Pierrevive qui développe un projet de construction ambitieux sur l’ensemble de l’îlot depuis la rue Gadagne jusqu’à la montée Saint-Barthélémy. Dans la partie basse, les anciennes dépendances sont agrandies et de nouveaux bâtiments bordent la rue Gadagne. Ces immeubles s’organisent autour d’une grande cour rectangulaire facilitant la circulation entre les différents édifices. Parallèlement, les Pierrevive font construire un hôtel sur le sommet de leur terrain, en bordure de la montée Saint-Barthélémy, dénommé la maison de Belregard. Rien ne permet d’attribuer à la famille Gadagne la paternité de ces édifices et seul le souvenir de leur nom prestigieux reste attaché à cette demeure.Fouille de la cour d'honneur, vestiges médiévaux © SA Ville de Lyon | Habitat du XVIe siècle, salle après restauration © SA Ville de Lyon |
Période moderne
A partir du milieu du XVIe siècle, l’îlot est divisé en deux parcelles distinctes qui évoluent de manière différente au cours du XVIIe
siècle. La partie nord ne connaît aucune modification architecturale,
en revanche la parcelle sud est en grande partie rénovée. Ces
transformations sont liées à différents facteurs : le prolongement de la
rue Gadagne jusqu’à la place du Petit Collège, le percement de la
Montée du Garillan et l’acquisition par André Falconnet de cette
parcelle. Outre, la surélévation des bâtiments existants, un nouveau
corps de bâtiment est construit le long de la montée du Garillan. A
l’ouest, l’aménagement de la terrasse supérieure autorise la composition
d’un petit jardin d’agrément. Avec la réalisation de ce programme
s’achève l’évolution architecturale de l’îlot, dont les formes et le
plan demeurent inchangés jusqu’à nos jours.
Période contemporaine
Au cours du XIXe
siècle, les bâtiments changent de statut, les locations se multiplient.
Les très nombreux propriétaires, puis locataires, qui se succèdent
n'ont laissé que des empreintes très fugaces. Entre 1902 et 1941, la
Ville de Lyon devient propriétaire de l’ensemble de la parcelle pour y
installer le musée d’histoire de la Ville. Les bâtiments sont classés
monuments historiques en 1920. En 1921, la Ville ouvre les premières
salles du musée et ce n’est qu’en 1955 que le musée de la marionnette
est créé.