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  Michel Onfray_ Cynismes
 

 

« Voyons un peu comment un éloge du pet aurait pu trouver nobles cautions dans l'histoire et la littérature : Hippocrate, par exemple, qui dans son traité intitulé Des Vents, avait écrit : « Selon toute vraisemblance, la source des maladies ne doit pas être ailleurs (que dans les vents) selon qu'ils sont en excès, soit en défaut, ou selon qu'ils entrent dans le corps trop à la fois ou souillés de miasmes morbifiques. » Voilà une caution médicale. N'aurait-elle pas suffi qu'on aurait pu recourir à l'histoire des idées politiques. Lisons un peu Suétone, oublions les dates et jouons avec la chronologie. Dans les pages qu'il consacre à l'empereur Claude, l'historien rapport que le prédécesseur de Néron « songea à publier un édit par lequel il donnerait la permission d'émettre au cours d'un repas des vents et des pets parce-qu'il avait découvert que quelqu'un était tombé malade pour s'être retenu et avoir respecté les convenances ». (...)
On (peut convoquer) des célébrités plus tardives : Erasme, par exemple - « Si un pet sort sans bruit, c'est très bien ... Cependant il vaut mieux qu'il sorte avec bruit que d'être retenu ». Ou bien Aristophane, qui met en scène Tourneboule, grand généalogiste des pets - « Ca tonitrue, ça brouette là-dedans, un vacarme, un beau hourvari ! Piano, pour commencer : pappax...pappax... Et puis accelerando... Parappapax...Et quand je chie, c'est un vrai tonnerre : paraparappax... Exactement. » D'autres auraient convoqué le Giton du Satiricon - « il levait à chaque instant la jambe et emplissait la route de bruits inconvenants en même temps que de puanteur. » Il y avait enfin Crépitus que Flaubert voulait adouber et élever au grade de dieu du pet et tant d'autres encore... »