Logo pour impression Véronique Giry : médiatrice-conférencière au Musée

Véronique Giry : médiatrice-conférencière au Musée

Un deug d’histoire, une maîtrise d’histoire de l’art et archéologie (sujet : l’iconographie des portails romans en Gironde), une collaboration au service antiquité-restauration du Musée d’Aquitaine, une année à Toulouse, et voilà Véronique Giry l’annecienne qui s’installe définitivement à Lyon, en 1989. Une ville dont elle va découvrir les musées pour s’y investir en tant que guide-conférencière.

Au cœur de l’histoire lyonnaise

Le Musée Guimet, le Musée des Tissus, le Musée de Gadagne, le Musée de l’Hôtel Dieu, et bien sûr, le Musée de l’imprimerie. « Ces allers-retours constants entre musées m’ont plongée dans l’histoire lyonnaise, particulièrement au cœur de la période Renaissance. Gadagne, c’est l’histoire des marchands et des banquiers italiens ; à l’Hôtel-Dieu se promènent les ombres de Rabelais, Symphorien Champier, Jacques Daleschamp, ce médecin botaniste qui travailla avec Rabelais. Pour moi, le Musée de l’imprimerie est un prolongement logique, avec son architecture à l’italienne, son histoire partagée avec les échevins lyonnais, puisqu’il il fut le premier Hôtel de Ville, ses collections évoquant les imprimeurs de la Renaissance, ce siècle d’or de l’imprimerie lyonnaise. »

Oh ! La belle imprimante !

Depuis vingt ans, Véronique Giry accompagne scolaires et groupes d’adultes au travers des arcanes de l’imprimerie. Pas facile, pourtant, de transmettre le livre à un auditoire plutôt familiarisé avec l’ordinateur. « Lorsque je montre la presse typographique, j’entends souvent cette exclamation : oh ! La belle imprimante ! Et lorsque je fais le geste d’encrer la feuille, il y a toujours plusieurs enfants pour se mettre à l’arrière de la presse. Ils attendent que la page sorte ! » Les primaires sont d’ailleurs doués pour les raccourcis saisissants : « Lorsque j’ai montré à une classe un livre manuscrit en parlant de l’encre naturelle, de la reliure avec le nerf de bœuf, du parchemin en peau de mouton, un élève s’est exclamé : mais il est bio ton livre ! »



L’imprimerie lui donne toujours le vertige !

« Plus je travaille au Musée de l’imprimerie, plus j’ai envie d’en savoir davantage. L’imprimerie, c’est vertigineux ! On entre dans un livre, et on pousse des dizaines de portes : celle de la typographie, celle du papier, celle de l’illustration, de la reliure, du contexte social ou historique dans le quel le livre est né… Et dans chacune de ces pièces où l’on arrive s’ouvrent encore d’autres portes. C’est fascinant, et les enseignants sont également très surpris et intéressés de voir qu’à partir du livre, il est possible d’aborder des domaines touchant tous les aspects de la civilisation et de l’histoire ».

Une collaboration étroite avec les autres intervenants

Les visites-ateliers sont devenues une sorte de « marque de fabrique » de la médiation au Musée. L’imprimerie, domaine technique, demande une constante mise en perspective avec le matériel graphique ; la pensée et la main sont toujours alliées : « en collaboration avec Fernande Nicaise, responsable de l’atelier de typographie, j’évoque l’évolution des supports, l’utilisation des caractères d’imprimerie, notamment à propos de la Bible à 42 lignes de Gutenberg. Avec Marie Gorrindo, peintre-enlumineur, je peux aborder la calligraphie, le parchemin. Dans les nouvelles salles consacrées à l’image imprimée se croisent d’autres techniques expérimentées par les élèves : la gravure, avec Éléonore Litim, l’illustration, avec Poppy Arnold… D’ailleurs, j’ai suivi tous les ateliers proposés par le Musée ».

Sur la trace des imprimeurs d’hier et d’aujourd’hui

La visite hors les murs, dans les pas des imprimeurs lyonnais, est pour Véronique Giry l’occasion de se replonger dans l’histoire de Lyon. « Certains visiteurs redécouvrent leur ville ! » Peu, en effet, sauraient retrouver sans guide la plaque dédiée à la famille de Barthélémy Buyer dans une chapelle de Saint Nizier, ou l’emplacement de l’atelier de Louis Perrin rue mercière. « Le Musée Gadagne conserve un linteau de l’atelier de Jean de Tournes, souligne Véronique Giry. J’espère qu’il sera à nouveau visible bientôt ! ». Une prochaine exposition se lève à l’horizon de septembre 2009. Elle évoquera les un autre homme du livre, François Maspero, libraire, éditeur, écrivain, et lui aussi amoureux de l’imprimerie. Véronique Giry a déjà commencé à « plancher » sur le sujet. C’est elle qui, en effet, accompagnera les élèves et les visiteurs de tous âges à travers l’activité de celui qui marqué pendant cinquante ans l’édition française.