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Ritualiser

Certains artistes ont eu, dans leur parcours professionnel, à intervenir dans des établissements scolaires, ou à animer des ateliers dans des centres culturels ou dans des écoles formant à leur discipline artistique. L'extrait vidéo suivant montre une circassienne qui, outre son activité en tant qu'artiste, a été enseignante dans une école de cirque, intervenante en école primaire, animatrice en centre de vacances et dans une association accueillant des ateliers « éveil de l'enfant » et « expression artistique ».

Nous sommes ici en début de la première année Enfance, Art et Langages, elle dirige un groupe de vingt-cinq enfants (classe entière), soutenue par plusieurs autres adultes (une enseignante, une ATSEM, un auxiliaire de vie scolaire, un parent d'élève). C'est elle qui dirige les opérations, les rites de conduite de groupe s'enchaînent : agenouillée sur le grand tapis bleu, elle lance une « question du jour » (ex. : quelle est votre couleur préférée ?), pour un petit temps d'expression et de mise en confiance des enfants. Puis elle essaye de leur faire dire ce qui a été fait la fois précédente, avant d'inviter à l'échauffement des corps, en faisant jouer l'un après l'autre des gestes du matin : étirements pour le réveil, frictions rapides pour la douche, sur tout le corps, jusqu'à un  automassage du visage (« un peu comme si c'était de la pâte à modeler… Aaahhh… ») et du crâne avec le bout des doigts ; enfin l'habillage, vêtement par vêtement, et « une bonne petite tartine avant de partir », suivie d'un « bol de chocolat chaud » ou d'un « jus d'orange ». Comme on le voit sur la première partie de la vidéo, chacun suit alors l'artiste qui court en sautillant après avoir dit « Allez ! on va à l'école de cirque ! ». La course est interrompue par une suite de quatre mots chantés : « 1… 2… 3… Cirque ! ». Cette suite se dit de manière plutôt sèche (première partie de la vidéo), pour bien marquer l'arrêt total des corps, dans des situations où les enfants sont tous orientés vers la même activité. Mais elle se dit aussi en étirant chaque mot, dans des situations où les enfants sont éparpillés sur plusieurs ateliers (seconde partie de la vidéo).


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(Nous vous prions de nous excuser pour la mauvaise qualité de la vidéo)

Cette technique a été apprise dans une école de cirque : « on fonctionnait comme ça. J'étais intervenante avec des enfants aussi, et on fonctionnait comme ça, et donc ça m'a été transmis, en fait. Et ça a toujours été nickel. »

L'efficacité du rituel tient notamment à la nature de l'enchaînement de notes. Ce rituel chanté ressemble à un célèbre jeu aux allures de comptine : 1-2-3 Soleil. Avec une syllabe de moins, il se chante sur les mêmes notes (do - ré - sol - do) et sur la même intonation (montante, puis descendante à la dernière note). Sur les trois notes qui la composent, deux sont les piliers harmoniques, la première que l'on nomme tonique, la seconde dominante. La première, do, située au début et à la fin, représente la stabilité, la seconde, sol, créant la tension. Cette note-ci, troisième dans la formule, est la plus haute en fréquence ; lancée comme un code, venant en rupture, elle va, dans un premier temps, activer la perception, rendre le groupe vigilant. Mais en même temps, du fait d'une construction mélodique liée à cette perception harmonique, elle va tendre le groupe vers un élan où il va ressentir une impression de tension. Cette tension, qui est perçue mentalement, mais aussi musculairement, ne pourra que se résoudre par la chute vers la dernière note, la tonique. L'efficacité de la formule dans cette activité de groupe tient ainsi dans l'articulation de ces trois états : stabilité / tension-détente / stabilité.