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Faire ensemble

Les stages de formation commune organisés à chaque automne de 2003 à 2008 (soit sept années consécutives) et rassemblant pendant trois semaines des enseignant(e)s, des artistes et des ATSEM ont donné l'occasion de récits d'expérience et d'échanges sur les pratiques. Dans trois écoles ont été vécues des manières de faire originales en ce qui concerne le «travailler ensemble».


Dans l'une, constatant qu'aucune équipe d'école au complet ne peut participer au stage, les acteurs se sont posés la question de savoir comment les absents pouvaient bénéficier des échanges qui s'y sont passé.  Décision a été prise de refaire, en version concentrée, le travail fait pendant le stage avec l'artiste (en l'occurrence une chorégraphe), afin de s'approprier des pratiques et de partager le sentiment d'être partie prenante d'un projet commun.

Dans une autre, l'initiative a été prise de réunir chaque mois la totalité des acteurs de chaque corps de métier et de faire précéder ce moment par des exercices corporels sous la houlette de l'artiste, de nouveau une chorégraphe. Ces exercices ont été dits de « relaxation », mais cela s'est fait sans excès d'intériorité (aucun repli sur soi yeux fermés en silence par exemple, plutôt des étirements, des mouvements élancés, etc.). L'objectif était de faire en sorte que chacun se sente plus détendu et plus ouvert aux propos de l'autre. Malheureusement, et bien que cela ait bien fonctionné, l'idée de réaliser cela chaque mois n'a pas tenu. C'est une seule fois que cette nouvelle modalité de faire ensemble a eu lieu.

Ces exemples montrent la volonté que les acteurs ont, à un moment donné, de se rencontrer autrement que par les échanges verbaux en situation de réunion de travail. Le contexte particulier de projets artistiques les invite à vouloir pratiquer. C'est ainsi que dans une troisième école, un musicien a souhaité faire pratiquer les adultes de l'école, afin de les mettre dans la situation que vivent les enfants, et de leur faire ainsi approcher l'expérience singulière que cela produit.


Toutes innovations qu'elles sont, ces nouvelles formes en sont semble-t-il restées à l'état d'essai. On pourra s'interroger sur le paradoxe de voir coexister la reconnaissance d'une forme utile de rencontre et l'échec de sa permanence.