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Une place aux ATSEM

La place des ATSEM a souvent fait l'objet de débats, que ce soit dans les écoles ou dans les lieux de formation commune regroupant des enseignants, des artistes et des ATSEM (chaque automne de 2003 à 2008). Dans telle école, on choisit de réserver un mercredi matin par mois, qui correspond à un temps de réunion pédagogique pour les enseignants et à un « mercredi travaillé » pour les ATSEM. Dans d'autres écoles, ce temps de travail commun dure une demi-heure ou une heure en fin de journée et se reproduit toutes les semaines ou toutes les deux semaines. Ailleurs, l'équipe des ATSEM s'accorde sur une personne qui participe, au nom du groupe, aux réunions concernant le projet artistique.

Dans tous les cas, c'est l'ensemble des acteurs qui décide d'une nouvelle organisation. La volonté collective est le moteur de ce choix. Une ATSEM témoigne de ce que cela implique : « Alors, ce qu'on est arrivé à avoir nous, dans notre école, que je pense qu'elles ont pas ailleurs, c'est que, même quand on a mangé à 11 heures moins quart, on a dit : "Nous, il nous faut une pause au moins d'un quart d'heure, de 1 heure 20 à 2 heures moins quart pour… stop, plus de bruit ! Elles ont été d'accord, elles nous ont compris, donc on a cette pause-là. Dans les autres écoles, elles ne l'ont pas. Donc les maîtresses les gardent de 1 heure 20 à 2 heures moins quart. (…) On sort, on va dans la cour. Y a plus de bruit après dans l'école, tout le monde dort. Dans la cour ou… dans notre pièce et puis on est avec les collègues, on boit un café avec celles qui mangent à cette heure-là et… Voilà. Alors c'est vrai aussi qu'à ce moment-là, la directrice est dans son bureau et si elle a quelque chose à venir nous dire, c'est là qu'elle nous voit toutes ENSEMBLE. Donc elle vient aussi nous dire des choses. Et nous, on se voit tous, toutes les cinq. Sans ça, on se verrait pas toutes les cinq. À ce moment-là, y a aussi des choses à régler des fois entre nous ».

Dans tous les cas, le temps est récupéré sur du temps de ménage. Les acteurs s'accordent majoritairement sur le fait que ces rencontres ont plus d'importance que le résultat attendu d'un ménage parfait.

La mise en place collective d'espaces de rencontre avec les différentes catégories de professionnels apparaît essentielle afin que les différents acteurs puissent être reconnus chacun dans leur spécificité et au-delà des rôles institués, des identités sociales et statutaires. C'est à travers ces lieux et moments de confrontation des points de vue, des pratiques, des statuts, que les rôles et les places de chacun peuvent se construire, notamment pour les ATSEM. Ces espaces de rencontre, qui peuvent permettre à chacun de trouver sa place, permettent également, dans ce processus, de l'entretenir, face aux injonctions multiples et parfois contradictoires auxquelles sont soumises les pratiques des différents professionnels qui interviennent dans l'école.