Contexte archéologique de la Presqu'île lyonnaise
Le Grand Bazar (1)
Fouillé en 2005, le site a révélé les fondations d’un bâtiment carré avec pilier central et de plusieurs murs et bases de piliers de l’époque augustéenne, modifiés au cours du Ier siècle. Les structures dégagées, associées à des sols en tuileau et enduits peints, permettent d’y identifier un habitat.
Rue Chambonnet (2)
Une activité artisanale s’est installée juste avant notre ère, sur un terrain traversé par un canal (?) associé à un système de berge et un gué constitué d’amphores. Elle précède la construction, au début du Ier siècle, d’un habitat modeste puis, au IIe siècle, celle d’une maison (domus) dont plusieurs pièces sont ornées de pavements en marbre et calcaire. Cet habitat est détruit par un incendie à la fin du IIe siècle.
Rue Bellecordière (3)
Aux n° 22-24, des fouilles ont mis au jour deux habitations du Ier siècle. Détruites par une inondation, puis reconstruites à la fin du même siècle, elles sont situées de part et d’autre d’un chemin bordé d’un fossé, utilisé du début du Ier au IVe siècle. L’ensemble du terrain reste en friche jusqu’à la création du Bourg Chanin (ancien nom de la rue Bellecordière) vers le milieu du XIIIe siècle. Au XVe siècle, un habitat construit en matériaux périssables, doté d’un puits et de latrines, est installé sur l’ancienne voie. Détruit par un incendie, il laisse la place à un dépotoir en fonction jusqu’au XVIe siècle.
Place Bellecour (4)
Depuis les années 60, les travaux du parking et du métro ont mis au jour des centaines d’amphores antiques alignées le col en bas afin d’assainir et de stabiliser le terrain. Un tronçon de voie antique a aussi été repéré. Le réaménagement de la partie sud en 2008-2012 a permis la découverte de maçonneries et structures hydrauliques vraisemblablement liées à un habitat daté du Ier siècle, dont l’orientation est similaire à celles découvertes en 2006 sur le côté sud de la place (Fondation Bullukian). Les vestiges d’époque moderne (égouts, mur de berge, hospice de la Charité) témoignent de l’importance fonctionnelle et urbaine de cette place.
La partie située au sud de la place Bellecour, jusqu’aux limites de la Presqu’île antérieures aux grands travaux d’extension de l’époque moderne, est occupée dès le début de notre ère. La découverte, notamment dans les travaux menés au XIXe siècle, d’une cinquantaine de mosaïques y atteste l’existence d’un secteur de riches habitations antiques.
Rue Sainte-Hélène (5)
Des entrepôts à vocation commerciale et/ou artisanale, en fonction de la première moitié du Ier au IIIe siècle, côtoyaient des habitats aux murs en terre crue.
Rue Tony Tollet (6)
Une zone artisanale existait dès le Ier siècle av. J.-C., protégée par des maçonneries des fluctuations de la Saône. Au début de notre ère, un entrepôt abritait des activités liées à l’artisanat du métal.
Rue Bourgelat (7)
Des plans de fouilles de la fin du XIXe siècle indiquent la présence d’une série de pièces antiques au niveau de la sacristie d’Ainay. Sur le terrain fouillé en 2010, un mur du Ier siècle délimite un espace mis hors d’eau par un important remblai : la plate-forme ainsi constituée n'a cependant pas révélé de trace d'habitat.
En contrebas du mur, un important dépotoir, constitué entre 55 et 70 de notre ère, rassemble des centaines d’amphores brisées. Cette occupation est probablement à mettre en lien avec le commerce fluvial sur la Saône toute proche. Dans le quart sud-est du site, une maçonnerie conservée sur 9 m d’est en ouest pourrait correspondre au premier rempart de la ville, datant du XVIe siècle.