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Lycée Ampère

élévation de l'église de la Sainte Trinité attribuée à De la Monce
© archives départementales

Adresse : 29 rue de la Bourse, 69002 Lyon

Période(s) : Moderne

Opération : fouille d'archéologie préventive

Dates de l'opération : août - septembre 2014

Opérateur : Service archéologique de la Ville de Lyon

Aménageur : Conseil Résgional Rhône-Alpes


Le lycée Ampère est le premier établissement d’enseignement connu à Lyon. Dans sa forme actuelle, il rassemble deux îlots situés dans le deuxième arrondissement de Lyon. L’îlot nord comporte deux grandes cours et deux plus petites qui ne sont aujourd’hui que des puits de lumière, non accessibles depuis les bâtiments. Ces sont ces deux cours plus petites qui ont fait l’objet de deux études parallèles en 2014.

A la suite d’une demande du propriétaire des lieux (le Conseil Régional Rhône-Alpes), il a été décidé un ravalement des façades des deux petites cours (appelées cour C et D sur les plans de l’architecte, Patrick Heraud). Cet aménagement n’a pas fait l’objet d’une prescription d’opération archéologique par le Service Régional de l’Archéologie (SRA). Mais le lycée Ampère n’ayant jamais fait l’objet d’une opération archéologique, et son histoire étant mal connue, il a paru nécessaire d’étudier les cours concernées par cet aménagement à l’occasion de leur décroûtage.

A la demande du SRA et du Service Territorial de l’Architecture et du Patrimoine du Rhône (STAP), le Service Archéologique de la Ville de Lyon (SAVL) a mené une fouille d’urgence entre fin-août et septembre 2014. Parallèlement à cette opération, le SAVL a réalisé une étude des archives concernant le lycée Ampère, notamment en ce qui concerne les deux cours étudiées. L’étude archivistique a été entamée lors de la préparation de l’opération et elle a été terminée lors de la rédaction du rapport de fouille.

Il ressort de ces études que le lycée Ampère a subi de nombreuses transformations au cours de son histoire. En 1527, c’est la conversion de granges et de maisons qui donne lieu à un premier établissement d’enseignement. Malheureusement, nous n’avons pas d’informations sur les bâtiments existant au XVIe siècle. Plusieurs campagnes d’achats étalées sur environ un siècle ( jusqu’en 1623) ont permis au Consulat, propriétaire des lieux, d’acquérir la totalité de l’îlot, suite à quoi d’importants travaux d’aménagement sont entrepris, notamment avec la construction de l’église au XVIIe siècle.

L’enseignement dans les bâtiments du lycée Ampère a tout d’abord été confié à la Confrérie de la Sainte-Trinité. Elle y est présente dès la fondation de l’établissement, en 1527, et pour quarante ans. Ce sont ensuite les Jésuites qui y assureront l’enseignement, à partir de 1567. Environ deux siècles plus tard, en 1763, c’est l’Ordre des Oratoriens qui sera le dernier ordre religieux à investir les lieux avant que l’enseignement n’y soit public. En effet, à partir de 1794, c’est la Ville de Lyon, puis la région Rhône-Alpes, qui prendront la suite du consulat et seront propriétaires du lycée Ampère.

Ces divers changements de direction se reflètent dans la configuration actuelle du lycée Ampère, notamment en ce qui concerne les deux cours C et D. Ce sont les Jésuites, de par leur présence particulièrement longue et leur volonté d’adapter les bâtiments achetés par le Consulat, qui ont le plus transformé les lieux aux périodes anciennes. C’est notamment sous leur direction qu’ont été construits la chapelle des Messieurs et le bâtiment qui se trouvait à l’origine à l’est du chevet de l’église, à l’emplacement actuel de la cour D. Ce bâtiment sera détruit par un incendie en 1842, et ne sera pas reconstruit.

L’état actuel du lycée ne reflète donc pas un aspect ancien particulier car aucun n’a été entièrement conservé. Les deux cours étudiées ici présentent donc une organisation récente avec la disparition du bâtiment à la place de la cour D et l’ajout d’un escalier en mâchefer séparant ainsi les deux cours en 1925. D’autres aménagements importants ont modifié l’aspect des lieux au XXe siècle. Conjointement à la construction de l’escalier en mâchefer, le bâtiment sud a été surélevé sur deux niveaux et de nombreuses fenêtres ont été percées à partir de 1925.