35 rue Isaac, avril-mai 2009
Période(s) d'occupation : Moyen-Âge
Opération : Diagnostic d'archéologie préventive
Post-fouille : 14 avril - 05 mai 2009
Opérateur : Service archéologique de la Ville de Lyon
Aménageur : ICF Sud-Est Méditerranée
Le diagnostic du 35, rue Auguste Isaac (Lyon 9e) est la première étape d’une opération d’évaluation du potentiel archéologique d’un vaste ensemble de logements individuels et collectifs (15 000 m²) qui doivent être reconstruits ou réhabilités. Situé sur la rive droite de la Saône, dans le nord de la plaine de Vaise, le site est dominé par le plateau de la Duchère légèrement au sud de la vallée du ruisseau Rochecardon.
Trois sondages ont été ouverts sur une première tranche de travaux impliquant 2000 m² de terrain. Dans la partie ouest du site, deux sondages ont livré des vestiges médiévaux datés des IXe-Xe siècles. Il s’agit tout d’abord d’un foyer domestique, établit dans une légère cuvette, avec une sole constituée de plusieurs fragments d’une meule rotative en grés (sondage 1). Plusieurs trous de poteau et de piquets dessinent autour de la structure foyère le plan irrégulier d’un petit bâtiment dont les limites débordent de l’emprise du sondage. L’étendue de l’occupation médiévale est confirmée dans un deuxième sondage (sondage 3) ou un épandage de blocs et de galets comblait une seconde cuvette pseudo-rectangulaire (1,40 m x 4,60 m) creusée dans les colluvions. Ce bâtiment, dont l’intégralité des vestiges étaient présents dans l’emprise du sondage, n’a pas été entièrement fouillé afin d’en préserver une analyse fine ultérieure. Il pourrait s’appuyer sur un mur qui lui est parallèle et dont la base semble subsister sous la forme d’un long empierrement rectiligne traversant le sondage du sud-est au nord-ouest.
L’occupation médiévale n’est pas attestée dans la partie
orientale du site (sondage 2), seule une sépulture en pleine terre (sans
mobilier datant, ni niveau d’ouverture de la fosse) pourrait se
rattacher à cette phase. En revanche, un niveau de colluvion
sablo-limoneuse (marqué par une pédogenèse) a livré sur plus d’un mètre
du mobilier céramique et lithique illustrant une large séquence
chronologique (du Paléolithique moyen à l’âge du fer). Bien que la
stratigraphie ne laisse pas apparaître de sol, la présence d’une seconde
sépulture sous amas tumulaire de galets et de blocs de gneiss semble
impliquer l’existence imperceptible d’un niveau de fréquentation. Encore
une fois, l’absence de mobilier associé et la mise en œuvre d’un rituel
sépulcral peu spécifique nécessite une datation radiocarbone afin de
rapprocher la structure d’un faciès culturel.
Cette colluvion a manifestement entraîné, selon des hypothèses déjà documentées dans la plaine nord de Vaise, du matériel pré et protohistorique (notamment un faciès caractéristique du Mésolithique moyen et ancien Sauveterrien inédit à Lyon) provenant de sites érodés sur les versants du plateau de la Duchère. Ce phénomène n’exclut pas la présence de paléosols échappant à l’analyse stratigraphique. Ainsi, l’examen attentif (tri du mobilier par passes artificielles) des artefacts présents dans la colluvion a fait apparaître un étagement des faciès céramiques et lithiques, montrant à la fois une rupture dans les assemblages céramiques au niveau de la sépulture sous amas tumulaire et les indices d’une occupation mésolithique au sommet des niveaux stériles.