Période(s) : Antiquité, Médiévale, Moderne
Opération : fouille archéologique (achevée)
Dates de l'opération : 1999
Opérateur : Service archéologique de la Ville de Lyon
Aménageur : Ville de Lyon
Les bâtiments occupés aujourd'hui par le Musée des Beaux-Arts sont pour la plupart ceux du Couvent de l'Abbaye Royale des Dames de Saint-Pierre.
L'histoire de cette institution religieuse est ancienne et incertaine. Certains auteurs affirment que son emplacement est celui de la première institution religieuse de femmes établie à Lyon dans le courant du VIe siècle par Sacerdoce. Coville propose l'hypothèse d'une fondation plus récente à l'époque carolingienne. L'absence ou le silence des textes sur les bâtiments conventuels, leur destruction en 1659, expliquent le peu d’informations sur leur chronologie, leur plan, leur élévation que sur leur décor avant cette date.
Les travaux de réaménagement et de restauration du musée permettent en 1999 une opération de fouilles dans la zone entre l'église Saint-Pierre et le cloître reconstruit au XVIIe siècle. Limitée par la nature des travaux projetés, elle livre cependant une somme d'informations inédites.
Les niveaux les plus anciens sont atteints en sondages, ils révèlent une occupation antique correspondant à une habitation mais ne permettent pas de se prononcer définitivement sur les origines du couvent. Une absence de matériel antérieur au IXe siècle et une rupture brutale entre les niveaux de l'Antiquité et du Moyen-Age poussent à conclure à la suite de Coville que la fondation du couvent n'est pas antérieure à l'époque carolingienne. Ce serait donc en d'autres lieux que le premier couvent de femmes aurait été établi à Lyon.
La mention de l'église Saint-Pierre dans le bref de Leidrade et la découverte d’une zone cimetériale qui se développe au chevet de Saint-Pierre aux IXe -XIIe siècles suggèrent que le couvent existe peut-être dès le début du IXe siècle.
L'apport le plus conséquent de cette fouille à la connaissance de l'histoire du couvent est constitué par les vestiges des XIIIe -XVe siècles. Ils permettent de restituer partiellement le plan et la chronologie du cloître initial.
Enfin sous la Révolution, l'abbaye doit à sa proximité avec l'Hôtel de Ville de ne pas être vendue ou détruite. En 1792, le Conseil municipal désigne l’édifice comme lieu de conservation des tableaux, médailles, bronzes et autres monuments des arts.