Depuis l’automne 2001, les Archives municipales de Lyon occupent « l’usine postale » Lyon-Gare, premier centre de tri postal de Lyon, qui avait ouvert ses portes il y a plus d'un siècle, le 1er septembre 1906.
Retour sur une page de l’histoire postale lyonnaise et sur l’histoire de cet immeuble ...
Jusqu’au début du XXème siècle, la ville de Lyon ne bénéficie pas d’un bâtiment fonctionnel dédié à cette activité tellement importante des postes. Une grande partie du tri s’effectue alors dans les trains qui acheminent le courrier par des ambulants. C’est en 1902 qu’est prise la décision de construire une « usine postale » par Alexandre Bérard, sous-secrétaire d’Etat des Postes et Télégraphes, à Lyon. Ancien chef de cabinet à la mairie de Lyon, ce dernier connaît bien la ville. Il choisit un terrain de 2100 m², situé à l’angle des rues Dugas-Montbel et Gilibert, présentant l’énorme avantage d’être au plus près des voies ferrées de la gare de Perrache. Le centre de tri Lyon-Gare est édifié sur les plans de l’architecte lyonnais Jean Clapot. Bâtiment officiel à la façade néoclassique, il convient de signaler sur la façade de la rue Dugas-Montbel une travée médiane ornée d’un fronton dont le décor sculpté n’a jamais été réalisé.
Hôtel des postes de Lyon, façade rue Dugas-Montbel, dressé par Jean Clapot, architecte, 1905 Lyon, Archives municipales,314 wp 38/1
Hôtel des postes de Lyon, coupes transversales, dressé par Jean Clapot, architecte, 1905 Lyon, Archives municipales 314 wp 38/4
« L’usine postale » pour le tri du courrier ouvre ses portes le 1er septembre 1906 ; le bâtiment abrite également un bureau de poste ouvert au public en rez-de-chaussée en février 1908. Au début des années 1960, le bureau de poste est transféré plus au sud de la Presqu’île ; le centre de tri postal, malgré la construction de la passerelle avec la gare en 1949 et l’installation de tapis transporteurs en 1957 atteint la saturation. Haut lieu de la contestation en mai 68 et lors de la grande grève des postes en 1974, son activité est réduite avec l’ouverture d’un nouveau centre de tri à Montrochet en 1978. « Lyon gare » conserve le traitement du courrier international et le transbordement des sacs en gare. Il ferme définitivement ses portes en 1993, avec la construction d’un nouveau centre de tri à Saint-Priest. L’administration des Postes utilise alors le bâtiment pout y entreposer ses archives. Curieux clin d’œil du destin ou habile transition…
Les Archives municipales conservent un peu de la mémoire du centre de tri, malgré la restructuration intérieure complète : les façades réhabilitées, le grand escalier qui conduit maintenant à la salle de lecture et la Marianne dorée de 1906 qui accompagne les lecteurs dans leurs recherches.