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Lori Hersberger



Du 19 septembre 2008 au 4 janvier  2009


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Dans ses toutes premières oeuvres, Lori Hersberger privilégie les vidéos sérielles : il insère des extraits de films populaires célèbres, des courses-poursuites automobiles, des combats et simulacres de mort, qu’il met en scène autour d’un scénario répétitif. Eclairées par des projecteurs, accompagnées de bandes sonores et présentant des objets disparates comme des épaves automobiles, des balles de foin et des guitares électriques sur scène, ses vidéos puisent dans la publicité, l’histoire de l’art et le cinéma expérimental.


Lorsqu’il peint, Lori Hersberger conserve certaines références à ses vidéos. Ses longs formats paysages reprennent ceux de l’écran de cinéma. Dès la fin des années 90, ses œuvres se caractérisent par des couleurs fluorescentes et acides, qu’il applique sur toile, sur miroir, ou directement sur le mur, de différentes manières : spray, éponge, dripping, pochoir, etc.

Il cherche à introduire chez le spectateur une perception de l’hyper-artificialité. Verte, rouge, orange, jaune, bleue, la couleur libère une radiance dynamique, gardant toute sa puissance malgré les superpositions ou les débordements et donnant une impression de flux permanent.


En contrepoint à ses espaces aux couleurs fluos chargées d’énergie, l’artiste réalise des installations plongées dans l’obscurité, dans lesquelles il met en scène peinture, néons et miroirs. Les miroirs, disposés sur le sol puis brisés, reflètent un environnement fragmenté, disloqué. Avant de casser ses miroirs, Lori Hersberger choisit le point d’impact. Prenant en compte les caractéristiques du matériau, il cherche à anticiper la course des lignes de rupture, qui reste cependant soumise au hasard.

Pour Lori Hersberger, le miroir est un matériau pleinement moderne. Il fait référence à l’urbain, aux technologies, au contrôle et à la surveillance. Le verre ainsi éclaté évoque un refus, une révolte mais aussi un danger, une tension. Lori Hersberger rend ce miroir à la fois visible par ses lignes brisées tout autant qu’invisible par le reflet qu’il induit, plongeant tour à tour le visiteur dans un abyme sans fond dans ses pièces noires et dans un monde sans gravité dans ses pièces blanches.


Un autre « matériau » important dans son œuvre est sans conteste le néon. Il ne l’utilise pas dans sa froideur clinique mais joue sans cesse des couleurs. Tableau sans image, sans fond, provoquant le néant, espace créant une ambiance spatiale dans une salle obscure, il modifie la perception. Alors que dans ses espaces inondés de lumière, des flashes mobiles, hypnotiques, s’affrontent aux brisures des miroirs.



Le sol avalé par le miroir, les murs dissous par les néons sont les supports discrets d’une expérience optique, et non un simple lieu de présentation. L’espace se divise et se démultiplie, créant une atmosphère intense, qui change avec la circulation et le regard du spectateur. Ce dernier déambule dans l’installation mais va aussi s’y refléter, s’y abîmer. Il est dès lors complètement intégré à l’œuvre. Il prend part à cet « environnement ». Il devient constituant de l’installation dans un jeu de duplication et de reproduction.

À paraître, le catalague de l'exposition édité par JRP Ringier.

Dernière modification : 09/10/2008 17:21