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Keith Haring

  

Du 22 février au 29 juin 2008
Prolongation jusqu'au 13 juillet 2008
 

Reconnu comme l'un des grands artistes des années 80, Keith Haring est avant tout une personnalité emblématique de l'histoire de son époque, reliant en permanence le milieu artistique au monde de la rue et au public le plus large et le plus diversifié.

Keith Haring, peintre américain né en 1958 (il aurait eu 50 ans en 2008) a débuté par des études de graphisme publicitaire. Commençant par dessiner sur les murs du métro, il expose finalement dans plusieurs galeries new-yorkaises prestigieuses, notamment chez Tony Shafrazi et Léo Castelli. A partir de 1984, il développe une symbolique colorée, liée au monde des médias et se distingue en créant une iconographie unique, aux formes synthétisées soulignées de noir. Outre son style graphique facilement identifiable, son immense popularité s'explique par sa prédilection pour des supports hors normes accessibles à tous : le métro, les murs de la ville, les réverbères, jusqu'aux produits dérivés qu'il commercialise lui-même.


Cette rétrospective se décline délibérément selon un parcours qui fait fi de la chronologie. La courte carrière de l'artiste, qui se déploie sur une seule décennie de 1980 à 1990, est appréhendée dans son ensemble.

A l'instar de Keith Haring, emplissant la toile, s'immisçant dans les endroits les plus insolites, allant jusqu'à recouvrir les objets ou les corps, l'exposition envahit le musée, prend possession des lieux, immergeant le visiteur dans l'univers coloré, dynamique et foisonnant de l'artiste.

Elle développe largement la pratique picturale de Keith Haring avec ses incontournables peintures sur bâches vinyles ou goudronnées ou encore ses monumentales peintures (dont l'immense toile réalisée en 1987 pour le Casino de Knokke-le-Zoute).

Mais elle propose surtout au visiteur de découvrir l'extraordinaire diversité de supports et de techniques utilisés sans retenue par l'artiste. Peinture vinylique, acrylique, émaillée, craie, encre, feutre, sur toile, métal, papier, bois… et même sur le corps humain (dont celui de Grace Jones en 1985).

Un vaste ensemble d'une centaine de dessins permet de découvrir la diversité de son univers graphique au style direct, qui exprime sincérité et passion à travers la ligne continue et maîtrisée. On y reconnaît l'influence d'un art ancien et classique, aussi bien que celle des cultures africaine, asiatique et sud-américaine.

Le principe de déambulation retenu dans l'exposition met en lumière l'esprit ouvert et cultivé de Keith Haring qui transparaît dans ses oeuvres formellement diverses, nourries de ses rencontres, ses lectures et des lieux découverts au hasard de ses voyages.

Que ce soit sur des formats plutôt classiques (toiles, papier, métal…) ou sur des supports plus inattendus comme la BMW présentée également dans l'exposition ("Original Keith Haring Object Z1", 1990) apparaît alors, par delà l'apparente gaieté des images, son intérêt pour les problématiques de son époque : sida, drogue, pouvoir de l'argent… Pour Keith Haring, l'art est au coeur de la vie quotidienne.


D'ailleurs, les moments de remise en question et de révolte sont aussi présents : les visions apocalyptiques et les créatures monstrueuses contenues dans son oeuvre transcrivent les fléaux d'aujourd'hui, comme la menace nucléaire ou les conséquences du virus du sida, et donnent un caractère encore plus intense à son iconographie très personnelle.

Inconnue du grand public, la série de peintures sur palissade est un moment fort de l'exposition : tout comme ses dessins dans le métro, les "Subway Drawings" présentés dans l'exposition (dont certains en photo car malheureusement détruits), cet ensemble exceptionnel, réalisé à même une palissade de chantier à New York, montre l'incroyable besoin qu'avait l'artiste d'envahir l'espace urbain, en s'affranchissant du milieu culturel comme du marché de l'art.

Dans la même veine et spécialement réinstallé pour l'exposition, son étonnant "Pop Shop Tokyo" (1985) illustre sa volonté de mettre l'art à la portée de tous et nous plonge du sol au plafond dans cette incroyable boutique qui permettait de diffuser son oeuvre directement au grand public.

Pour compléter ce foisonnant ensemble auquel il convient d'ajouter les grandes sculptures monumentales, des projections et une série exceptionnelle de photographies éclairent le contexte de production de l'oeuvre de Keith Haring.

Une vidéo, intitulée "Haring ALL OVER", clôt l'exposition. Le film, diffusé sur plusieurs écrans, présente des hommages à l'artiste, ainsi que des interviews inédites. A travers ces images, les visiteurs voyagent à New York, Chicago, Philadelphie, Paris, Düsseldorf, Berlin, Anvers, Knokke-le-Zoute et enfin Monaco, où Keith Haring fit des interventions dans l'espace public. L'itinéraire se termine à Pise, où l'artiste a réalisé sa dernière peinture murale, "Tuttomondo", quelques mois à peine avant sa mort.

Fidèle à l'esprit de Keith Haring, qui avait oeuvré pour un art largement ouvert à tous, le parcours se prolonge à l'extérieur du musée avec la présentation exceptionnelle à Lyon, dans la salle du trésor du musée de Fourvière, du grand retable en bronze qu'il a réalisé en 1990 ("Altarpiece").

Un catalogue, édité par Skira et largement illustré, accompagne l'exposition.

Il réunit une abondante iconographie, des textes de David Galloway, Timothy Greenfield-Sanders, Julia Gruen, Kim Hastreiter, Arturo Schwartz, Tony Shafrazi et un texte inédit de Pierre Sterckx.

Egalement des interviews de Jeffrey Deitch et Peter Halley ainsi que des extraits d'interviews inédites réalisées par John Gruen, le biographe de Keith Haring, avec l'artiste et ses amis, tels que : Yoko Ono, William S. Burroughs, Léo Castelli, Henry Geldzhaler, Thimothy Leary, Roy Lichtenstein et Madonna.

Dada est une revue d'art destinée aux enfants. Chaque mois, elle propose d'explorer les oeuvres d'artistes d'hier et d'aujourd'hui au travers de grands événements artistiques, organisés tout au long de l'année.

Pour l'occasion, un numéro spécial Keith Haring a été édité par Mango.