Depuis 1960, il est l’écrin des collections du musée de l’Automobile Henri Malartre, mais l’histoire du château de Rochetaillée a commencé bien avant.
Dès le 12ème siècle, une motte castrale est construite sur cette masse rocheuse qui surplombe la Saône pour surveiller la navigation. Jusqu’à la Révolution, l’Eglise est propriétaire du château et l’administre à travers les chanoines manssionnaires.
En 1791, à la suite de sa saisie, il est vendu comme bien national.
Au cours de ses 11 siècles d’existence, le château a connu de nombreuses modifications: usage du temps, incendie pendant les guerres de religion, abandon... Le château tel que nous le contemplons aujourd’hui doit beaucoup à Jean-Joseph Clerc, propriétaire au début du 20ème siècle, et à son architecte Alexis Santu. Imprégné du style en vogue à la Belle‑époque, le château témoigne de son existence passée avec quelques rappels encore visibles: la tour médiévale, certaines cheminées...
Henri Malartre est un pionnier de la sauvegarde du
patrimoine automobile. Fondateur du musée, il a patiemment collectionné
les automobiles anciennes mais également les cycles et les motos. Sa
passion pour l’automobile commence très jeune et il crée une entreprise de
démolition et de revente de pièce détachées.
Le tournant de sa vie a lieu en 1932 lorsqu’il
achète une Rochet-Schneider de 1898. N’ayant pas le cœur de la démolir,
il la conserve. C’est le début de sa collection.
En 1939, il participe à la bataille de France. Engagé
dans la Résistance, il est arrêté et déporté à Buchenwald en 1944. Après
la guerre, il reprend son activité professionnelle et sa collection.
Il installe ses ancêtres dans le château de
Rochetaillée-sur Saône en 1959. Après de courts travaux de mise en place, le
musée ouvre ses portes au public le 31 mai 1960.
Immédiatement, c’est un succès populaire, 120 000
visiteurs se pressent la 1ère année pour voir les
« châtelaines » d’Henri Malartre.
Secondée par son épouse, Renée, il développe son musée
et participe à de nombreux rallyes.
Voulant sauvegarder sa collection, il cède son musée à
la Ville de Lyon à son ami Louis Pradel en 1972.
Il décède en 2005, à l’aube de ses 100 ans.