Le Canard Electronique - mai 2012

L'histoire du Musée est retracée sur 16 pages dans le dernier numéro de la revue Art et métiers du Livre.

Intitulé « 50 ans au service de la communication graphique », l'article évoque l'évolution et les activités du Musée de l'imprimerie avec des images fortes et une mise en page efficace.
Un numéro à acquérir par tous ceux qui nous soutiennent !
(En vente à la boutique du Musée)

Quand les livres s'amusent

Plus de 4 000 visiteurs depuis l'ouverture de l'exposition le 30 mars dernier : les livres animés dévoilent leurs stratagèmes aux amateurs de pop up, carrousel, arlequinades, panorama, volvelles, tirettes... Les livres à systèmes existent depuis le XIVe siècle et ont particulièrement inspiré les artistes contemporains, comme le montre la magnifique collection de l'américain Robert J. Ruben.

L'une des artistes exposées, Lois Morrison, est venue spécialement des États-Unis, avec son mari Philip Zeigler, pour voir en situation son ouvrage Philémon et Baucis, aux délicates dentelles de papier dessinant les visages des héros grecs (en réalité l'oncle et la tante de Lois Morrison, missionnaires en Afrique du Sud et modèles d'amour conjugal).

Les ouvrages anciens de Graziella Albanese remportent également un vif succès auprès de tous ceux qui retrouvent dans ces pages magiques de beaux souvenirs d'enfance.

L'espace destiné aux enfants dans l'exposition Quand les livres s'amusent a été agrémenté d'un grand nombre d'ouvrages en démonstration, offerts par les éditions Gallimard.
Les jeunes visiteurs peuvent désormais manipuler des exemplaires de Belle lisse poire, Pénélope au Louvre, Moby Dick, Cendrillon, Le monde de Narnia, et bien d'autres ouvrages remplis de surprises et d'émotions.






Le monde de Narnia
Robert Sabuda d'après C.S. Lewis.
Gallimard, 2008

Gaëlle Pelachaud, commissaire de l'exposition Quand les livres s'amusent, donnera une conférence sur son sujet de prédilection, thème de son ouvrage paru en 2011 aux éditions L'Harmattan Le livre animé, du papier au numérique.

Rendez-vous le 14 mai prochain, 18h15, aux Archives municipales de Lyon, 1 place des Archives 69002 Lyon (entrée libre).

Cette conférence est organisée par Les Amis du Musée de l'imprimerie.

Le parcours typographique réalisé par Matthieu Cortat, dessinateur de caractères et intervenant au Musée, rythme désormais la déambulation du visiteur dans la collection permanente. Dix-huit totems, bilingues français / anglais, en regard d'ouvrages patrimoniaux ou de documents plus récents, expliquent clairement comment fonctionne la lettre imprimée et de quelle façon elle a influencé notre lecture au cours du temps. On apprend ainsi que la Bible de Gutenberg, premier ouvrage imprimé avec des caractères mobiles en Europe, est aussi un tour de force. En effet, on pourrait penser que vingt-six capitales et vingt-six minuscules sont suffisantes pour composer un texte. Il n'en est rien : Gutenberg a utilisé plus de deux cent cinquante caractères différents, avec les cinquante-deux lettre de base, la ponctuation, les abréviations et pour certaines lettres, plusieurs variantes de dessin.
Le défi était en effet d'offrir au lecteur un « gris typographique » parfaitement régulier, une répartition équilibrée des noirs et des blancs de la page. Comme les espaces entre les mots de sa Bible étaient de largeur constante, Gutenberg à joué sur des lettres de largeurs différentes, sur les abréviations, les ligatures entre certaines lettres pour réussir à obtenir une mise en page « justifié », en « bloc ».
Quant à l'Univers, créé par le grand designer suisse Frutiger (1957), il était destiné à être distribué partout dans le monde : toute particularité personnelle ou esthétique a donc été gommée, à une époque de rationalisation de la production industrielle, certains diront de début de la pensée unique...