De l'École du service de santé militaire au CHRD
La construction des bâtiments destinés à accueillir l’École du Service de santé militaire, dont le CHRD occupe aujourd’hui la majeure partie de l’aile est, a débuté en 1889 pour s’achever en 1894, sous la houlette de l’architecte en chef de la Ville de Lyon, Abraham Hirsch. La première promotion de « Santards » inaugure les lieux en 1895.
L’établissement, dénommé École impériale du Service de santé militaire à sa création à Strasbourg en 1856, a vocation à former les médecins et les pharmaciens militaires. La défaite française contre la Prusse en 1871 scelle sa fermeture. Le Ministère de la guerre se met alors en quête d’une ville qui puisse accueillir une école équivalente. Après des années d’atermoiements, le choix se porte sur Lyon.
Le terrain affecté au projet fait émerger sur une superficie d’un hectare et demi deux ensembles, construits en pierre blanche de Villebois (Ain) : l’un réservé aux bâtiments principaux, délimité au nord par l’avenue des Ponts du Midi (avenue Berthelot depuis 1907), la rue de Marseille à l’est, la rue de la Méditerranée au sud (rue Etienne Rognon depuis 1952), la rue Cavenne à l’ouest (rue Raulin depuis 1897) ; l’autre au sud, dévolu aux annexes de l’École, relié au premier par une passerelle baptisée « le pont des soupirs ».
L’école à proprement parler s’ordonne avec ses trois pavillons, « Percy », « Larrey » et « Desgenettes », autour d’une vaste cour intérieure arborée.
En 1912, les deux derniers sont surélevés d’un étage pour augmenter la capacité d’accueil de l’établissement, portée de 260 à 480 logements étudiants à la rentrée 1913.
Les deux guerres mondiales bousculent la vie des « Santards », appelés d’office aux Armées pour exercer leurs compétences, ce à quoi ils paieront un lourd tribut. Leurs locaux n’en restent pas moins opérationnels en leur absence.
Ainsi hébergent-ils durant la première guerre, jusqu’en octobre 1919, un hôpital médico-chirurgical, spécialisé en psychiatrie et dans le traitement des mutilés de la face.
Mais l’Histoire retient surtout qu’ils furent occupés, en avril 1943, par les services du Sipo-SD, plus connus sous le nom de Gestapo et les actes inqualifiables de l’un de ses plus redoutables tortionnaires, Klaus Barbie, jugé et condamné à Lyon en 1987 pour crimes contre l'humanité.
   Â
Le bombardement allié du 26 mai 1944 porte un coup fatal au bâtiment. Une trentaine de Juifs sont dépêchés de la prison de Montluc vers les lieux du sinistre, pour dégager des gravats fumants les corps des victimes dans les rangs nazis. Les prisonniers doivent quant à eux leur survie à la solidité des caves où ils étaient enfermés.
La Gestapo, inébranlable, transfère ses services dans un immeuble attenant à la place Bellecour, pour y poursuivre sa sinistre besogne jusqu’à la libération de la ville, le 3 septembre 1944.
Les « Santards » font leur rentrée en janvier 1946, dans les plâtres et sans chauffage jusqu’en 1948.
La Ville de Lyon, propriétaire des lieux, n’en a pas moins entamé dès 1945 une réfection des bâtiments, confiée aux architectes Victor Clermont et Etienne Deschavannes. La façade avenue Berthelot, la plus dévastée, est démolie en mars 1946. Mais les matières premières font cruellement défaut, différant d’autant le projet de sa reconstruction, qui n’intervient qu’en 1958. En novembre 1945, des vols signalés dans la partie en cours de réaménagement, ce malgré la clôture qui a été apposée, laissent à penser qu’ils ont pu être commis depuis les caves, qui communiquent entre elles par un réseau de couloirs reliant les différents pavillons, aussitôt murés. En 1947, le mât en bois de la cour d’honneur est remplacé par un mât métallique tubulaire de 20 mètres de haut.
Le chantier s’achève en 1962, donnant à ce que l’on dénomme aujourd’hui « l’Espace Berthelot » sa configuration actuelle.
L’ancienne Ecole du Service de santé militaire, délocalisée à Bron en 1981, a désormais cédé le pas à un ensemble d’équipements à vocation scientifique, culturelle et éducative.
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L’établissement, dénommé École impériale du Service de santé militaire à sa création à Strasbourg en 1856, a vocation à former les médecins et les pharmaciens militaires. La défaite française contre la Prusse en 1871 scelle sa fermeture. Le Ministère de la guerre se met alors en quête d’une ville qui puisse accueillir une école équivalente. Après des années d’atermoiements, le choix se porte sur Lyon.
Le terrain affecté au projet fait émerger sur une superficie d’un hectare et demi deux ensembles, construits en pierre blanche de Villebois (Ain) : l’un réservé aux bâtiments principaux, délimité au nord par l’avenue des Ponts du Midi (avenue Berthelot depuis 1907), la rue de Marseille à l’est, la rue de la Méditerranée au sud (rue Etienne Rognon depuis 1952), la rue Cavenne à l’ouest (rue Raulin depuis 1897) ; l’autre au sud, dévolu aux annexes de l’École, relié au premier par une passerelle baptisée « le pont des soupirs ».
L’école à proprement parler s’ordonne avec ses trois pavillons, « Percy », « Larrey » et « Desgenettes », autour d’une vaste cour intérieure arborée.
En 1912, les deux derniers sont surélevés d’un étage pour augmenter la capacité d’accueil de l’établissement, portée de 260 à 480 logements étudiants à la rentrée 1913.
Les deux guerres mondiales bousculent la vie des « Santards », appelés d’office aux Armées pour exercer leurs compétences, ce à quoi ils paieront un lourd tribut. Leurs locaux n’en restent pas moins opérationnels en leur absence.
Ainsi hébergent-ils durant la première guerre, jusqu’en octobre 1919, un hôpital médico-chirurgical, spécialisé en psychiatrie et dans le traitement des mutilés de la face.
Mais l’Histoire retient surtout qu’ils furent occupés, en avril 1943, par les services du Sipo-SD, plus connus sous le nom de Gestapo et les actes inqualifiables de l’un de ses plus redoutables tortionnaires, Klaus Barbie, jugé et condamné à Lyon en 1987 pour crimes contre l'humanité.
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Le bombardement allié du 26 mai 1944 porte un coup fatal au bâtiment. Une trentaine de Juifs sont dépêchés de la prison de Montluc vers les lieux du sinistre, pour dégager des gravats fumants les corps des victimes dans les rangs nazis. Les prisonniers doivent quant à eux leur survie à la solidité des caves où ils étaient enfermés.
La Gestapo, inébranlable, transfère ses services dans un immeuble attenant à la place Bellecour, pour y poursuivre sa sinistre besogne jusqu’à la libération de la ville, le 3 septembre 1944.
Les « Santards » font leur rentrée en janvier 1946, dans les plâtres et sans chauffage jusqu’en 1948.
La Ville de Lyon, propriétaire des lieux, n’en a pas moins entamé dès 1945 une réfection des bâtiments, confiée aux architectes Victor Clermont et Etienne Deschavannes. La façade avenue Berthelot, la plus dévastée, est démolie en mars 1946. Mais les matières premières font cruellement défaut, différant d’autant le projet de sa reconstruction, qui n’intervient qu’en 1958. En novembre 1945, des vols signalés dans la partie en cours de réaménagement, ce malgré la clôture qui a été apposée, laissent à penser qu’ils ont pu être commis depuis les caves, qui communiquent entre elles par un réseau de couloirs reliant les différents pavillons, aussitôt murés. En 1947, le mât en bois de la cour d’honneur est remplacé par un mât métallique tubulaire de 20 mètres de haut.
Le chantier s’achève en 1962, donnant à ce que l’on dénomme aujourd’hui « l’Espace Berthelot » sa configuration actuelle.
L’ancienne Ecole du Service de santé militaire, délocalisée à Bron en 1981, a désormais cédé le pas à un ensemble d’équipements à vocation scientifique, culturelle et éducative.
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