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Les justes

Les « Justes » de France


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La communauté juive
de France compte vers la fin de l'année 1940 environ 200 000 Français. Elle s'étoffe, face à la montée du nazisme, de 140 000 Juifs réfugiés dans l'hexagone, où ils croient pouvoir trouver un havre.
76 000 Juifs ont été déportés entre 1942 et 1944, 3000 sont décédés dans les camps d'internement français, un millier a été exécuté ou assassiné, ce qui porte le nombre de victimes de la « solution finale » en France à 80 000 personnes.
Un grand nombre a été sauvé de ce désastre grâce à l'aide de la population.
 
Les rafles de l'été 1942 provoquent un traumatisme dans l'opinion, d'autant plus profond qu'elles mettent en lumière la collaboration de la police française à cette funeste tâche.
Aux scènes terrifiantes de familles entières piégées répond une résistance de proximité pour porter secours et mettre à l'abri cette population stigmatisée, les enfants en particulier, en renfort des réseaux institutionnels constitués (OSE, CIMADE, Quakers ou Croix-Rouge).
Les femmes sont les premières à se mobiliser.

En 1963, le Mémorial israélien du Yad Vashem réactive une distinction votée dix ans plus tôt par la Knesset, celle de « Juste(s) parmi  les nations ». Le terme, emprunté à la littérature talmudique, qualifie depuis le Moyen-Age, dans la tradition religieuse juive, des non-Juifs ayant eu un comportement avenant envers les Juifs.  Il désigne en la circonstance les non-Juifs qui, dans l'Europe nazie, ont risqué leur vie pour sauver des Juifs.
Le titre est décerné, au terme d'une procédure complexe, par une commission de 35 membres dont la décision s'appuie sur les témoignages de Juifs estimant avoir été sauvés. Il se concrétise pour le (ou les) bénéficiaire(s) par la remise d'une médaille, d'un diplôme d'honneur et par la plantation d'un arbre dans l'allée des Justes à Yad Vashem (aujourd'hui par l'inscription du nom du « Juste » sur un mur d'honneur dédié à cet effet).

Au 1er janvier 2010, 3117 Français étaient bénéficiaires de ce titre, le département du Rhône comptant parmi les mieux représentés. Leur chiffre ne tarit pas. Les titres sont désormais délivrés le plus souvent à titre posthume, à la demande de Juifs sauvés ou de leurs descendants.
En janvier 2007, un hommage national leur a été rendu par le président Chirac, scellant à jamais leur destin de héros de l'ombre.



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