Dans les premières décennies du XIXe siècle, plusieurs mosaïques ont été découvertes sous la place Sathonay, dans le bas des pentes de la Croix-Rousse, à l’occasion de travaux de construction.
Malheureusement, la plupart d’entre elles ne sont connues que par les mentions des archéologues présents au moment de leur mise au jour, sans informations précises sur le contexte de leur découverte ou sur leur association avec d'autres vestiges.
Ces éléments de sols ornaient probablement des habitations, qui subissaient, à l’image de nos habitats actuels, modifications et réfections. Ainsi, au niveau du n°3 de la place ont été découvertes trois mosaïques superposées, appartenant à des époques successives.
La plus ancienne (sur le dessin : en haut, à gauche), et la plus profondément enfouie, illustre au centre le combat de Pan et de l’Amour (l’identification n’est pas certaine car cette partie est endommagée), associé sur les bords à des représentations des quatre saisons, sous forme de divinité. Seuls l’automne, représentée par le dieu Bacchus, et le printemps, par la déesse Cérès, subsistent. Elle a été datée de la fin du IIème-début du IIIème siècle de notre ère.
Au-dessus se trouvait une seconde mosaïque (sur le dessin : en bas à droite), datée de la première moitié du IIIème siècle, donc très légèrement postérieure à la première. Contrairement à celle-ci, elle ne comporte que deux couleurs ( le noir et le blanc) et ne représente que des motifs géométriques de damiers, losanges et rosettes.
La plus récente et dernière des trois mosaïques (sur le dessin : en bas à gauche), trouvée près d’un mètre au-dessus de la précédente, est également constituée d’un simple décor géométrique, formé de cubes noirs et blancs. Elle a été datée de la deuxième moitié du IIIème ou du IVème siècle de notre ère.
Ces mosaïques, outre l'interêt esthétique qu'elles présentent, font partie aujourd’hui des seules traces connues de la présence probable de maisons antiques dans le secteur de la place Sathonay. Si les informations notées et transmises au moment de leur découverte nous semblent aujourd’hui très lacunaires (y’avait-il des murs associés, de la céramique ?…), ces mentions sont néanmoins précieuses pour la connaissance du Lyon antique.