Logo pour impression Anciennes découvertes dans les pentes de la Croix-Rousse, volet 1

Anciennes découvertes dans les pentes de la Croix-Rousse, volet 1

A l’ouest de la Montée des Carmélites

Les pentes de la Croix-Rousse (1er arrondissement) ont sollicité l’attention des archéologues dès le XIXe siècle, puisque des vestiges antiques ont été mis au jour à l'occasion d' aménagements urbains, notamment des percements de rue. Si certains sont autant d’indicateurs de la topographie antique de Lyon (implantation de l’habitat et de la voierie), il nous reste les concernant que trop peu de mentions écrites, qui demeurent insuffisantes pour les localiser avec précision. Ce sont les objets, recueillis en raison de leur caractère exceptionnel, qui constituent le principal indice d’une occupation du secteur durant l’antiquité.

Une voie antique dite du Léman, a été reconnue en plusieurs points du quartier. Elle gravissait globalement la colline du sud-ouest vers le nord-est. Si on la replace dans un plan actuel, elle suit le tracé de la rue Sergent Blandan, puis bifurque vers le nord en empruntant l’actuelle rue Fernand Rey, prolongée par la Montée des Carmélites. Elle mesurait environ 4 m de large et était dotée de trottoirs en gravier de chaque côté. Très probablement, elle date du début de la colonie (fondation en 43 avant notre ère) et a été restaurée au cours du IIe siècle.

Lorsque la rue de l’Annonciade a été percée en 1826, une villa antique aurait été observée dans le terrain de l’ancien couvent des Bleus-Célestes (donc dans la partie est de la rue). Malheureusement, aucun plan ni description détaillée des vestiges ne nous sont parvenus. A l’emplacement de ce même couvent (bâtiment situé à l’actuel n°26 de la montée des Carmélites) ont été trouvés, à 5 m de profondeur, plusieurs objets en bronze : des statuettes, des éléments de vaisselle, une balance romaine avec son peson en plomb, un trousseau de clefs en bronze et quelques objets en fer (gril, couteau). Egalement rue de l’Annonciade, au n°15, a été trouvée une tombe isolée dans un coffrage de tuiles. D’après les monnaies que le squelette tenait dans sa main droite, elle date probablement du IIIème siècle de notre ère.

Lors de l’ouverture de la rue de Flesselles en 1826 ont été recueillies quatre statuettes en bronze au fond d’un puits, non loin de la place Rouville. Elles représentent respectivement Mercure, Apollon, un prêtre officiant et un faune (divinité champêtre) couché.

Rue Pierre Blanc en 1871 ont été trouvés des ossements animaux, qui sont probablement à mettre en rapport avec de semblables découvertes rue Neyret.

Enfin, au n°11 rue de la Vieille, à proximité de la Saône, a été trouvée avant 1808 une inscription antique, dédié par un magistrat, à proximité d'une mosaïque.

A.-C. Le Mer