En 1918, Marius Audin créa, rue Davout
(qui aujourd’hui porte son nom), sa propre
imprimerie et maison d’édition avec laquelle
il contribua au renouveau des arts graphiques
et qui inspira nombre de ses confrères au
lendemain de la Première Guerre mondiale.
En référence à la colline de la Croix-Rousse
et à celle de Fourvière, il la baptisa « la maison
des Deux Collines ».
Il acquit, en 1922, chez Nebiolo, en Italie,
le caractère d’impression Inkunabula,
ou Incunable, devenu l’emblème de
la maison.
En 1926, Audin lança les Éditions de l’Antilope
dans le but de constituer une collection
entièrement consacrée à l’imprimerie, mais son
initiative tourna court avec l’effondrement
du marché de la bibliophilie.
La production éditoriale des Deux Collines
fut progressivement éclipsée par les travaux
d’impression et peu à peu ce nom disparut :
l’établissement devint l’imprimerie Audin.
Marius Audin s’accomplit aussi dans la publication de textes innombrables sur son pays natal : le Beaujolais.
Cependant, le plus
gros de son travail concerne les arts
graphiques : il publia un grand nombre
d’études consacrées à la lettre, au papier,
à la technique de l’estampe. Il voulait les
rassembler en une « somme typographique »
qui devait comprendre 20 volumes, dont
il ne put en réaliser que deux avant
de mourir en 1951, à l’âge de 78 ans.
Spécimen du caractère de prédilection de Marius Audin : Inkunabula
(fonderie Nebiolo, Turin).
Marius Audin, en artisan modeste a participé à l’aventure intellectuelle française.
Il travailla pour de nombreux éditeurs bibliophiles entre les deux guerres dont notamment Henri Jonquières, René Arcos, René-Louis Doyon, Charles Forot, Georges Crès...
Pierre Seghers, illustre éditeur installé à Villeneuve-lès-Avignon, faisait imprimer rue Davout, sa revue Poésie 41-42-… et suivant.
De nombreux graveurs et illustrateurs collaborèrent à ces impressions, tels Louis Bouquet, Pierre Combet-Descombes, Jean Chieze, Louis Touchagues, Paul Janin.