Imprimer sur tissu et sur papier au fil des siècles
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Impression sur tissu, impression sur papier : ces deux activités, artisanales puis industrielles, se sont ignorées pendant des siècles. Et pourtant, entre papier et tissu, que d'échanges, de similitudes, de trouvailles en commun ! C'est ce que le Musée de l'imprimerie, Lyon, se propose d'évoquer en dévoilant, pour la première fois, les multiples passerelles entre l'impression sur tissu et l'impression sur papier, et les nombreux allers et retours entre les techniques et les produits propres aux deux filières. L’exposition présentée au Musée de l’imprimerie propose un tour d’horizon des principaux procédés d’impression : impression en relief, en creux, impression lithographique et impression par pochoir et tamis, auxquels il faut ajouter les procédés numériques récents. Cette rétrospective, à la fois chronologique et thématique, démontre que l’évolution des techniques n’a pas été entièrement linéaire, et que des chevauchements et des transferts de technologie se sont produits. Plus d’une centaine de pièces sont exposées, provenant de collections institutionnelles et privées : Musée de Bourgoin-Jallieu, Musée des Tissus (Lyon), Musée de l’impression sur étoffes (Mulhouse), Centre for ephemera studies (Reading, R.U.), Kulturhuef (Grevenmacher, Luxembourg), Manufacture Georges Le Manach et Monsieur Bernard Macaire, (Tours, Paris), Syndicat d’ennoblissement textile de Lyon et région, Société Cellocoup (Thizy, 69), École d’Arts Appliqués de la Ville de Lyon, Monsieur Michael Twyman (R.U.), Monsieur Jean-Claude Molina / Le Progrès, Monsieur Xavier Petitcol (Paris), Madame Hélène Sylla (Lyon), Madame Emeline Maccario (Lyon), Madame Marie Colin-Madan (Lyon). |
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Imprimer, c’est reproduire un motif sur un support (tissu ou papier) à l’aide d’une matrice recouverte d’encre ou de couleur. Du tissu au papier, de l’impression sur étoffe à l’impression sur papier, les transferts technologiques ont été nombreux. Ainsi, par exemple, les fabricants de cartes à jouer du XVe siècle employaient des planches à picots, technique identique à la matrice à picots utilisée par les imprimeurs sur textile au XIXe siècle. L’exposition s’attache à montrer les procédés et les artefacts liés aux principales techniques d’impression, définies brièvement ici : L’impression en relief Elle consiste à graver une planche de bois en laissant en relief la partie qui recevra et transmettra l’encre. On en trouve des traces en Orient dès le VIe siècle. Elle fut introduite en Europe entre le Xe et le XIVe siècle pour les tissus. Quant à l’impression xylographique sur papier, elle fut probablement introduite vers 1400 en Allemagne et connut une formidable expansion avec l’invention de l’imprimerie typographique par Gutenberg (1450). Parmi les nombreux objets exposés le visiteur pourra ainsi admirer un tissu de lin écru imprimé sur toile du XIVe siècle ( Musée des Tissus, Lyon), des outils de graveurs, des planches et bois gravés pour l’impression de cartes à jouer (XVIIe siècle), une grande planche pour l’impression d’une indienne, des plombines (Musée de Bourgoin), des planches à picots utilisées pour l’impression des cartes à jouer (Kulturhuef), une très rare exemple d’impression « à la Congrève » en provenance du Centre for Ephemera Study (Reading). L’impression en creux À l’inverse, dans cette technique qui permet une interprétation plus fine des motifs, l’encre est transférée depuis la partie en creux de la gravure, laquelle peut être réalisée au burin, à la pointe ou à l’acide. D’abord employée au XVIe siècle pour l’impression sur papier, la gravure en taille-douce fut utilisée sur étoffe au XVIIe siècle. Parmi les objets exposés, un document remarquable, prêt de M. Xavier Petitcol : une eau-forte d’après Boilly, « Ah ! Ah ! Qu’il est sot », fin XVIIIe , accompagnée de l’impression sur coton du même motif, vers 1820, le « Jaloux trompé ». À noter aussi : une exceptionnelle robe à l’anglaise imprimée en taille-douce, prêt du Musée de Bourgoin; des mouchoirs anglais en taille-douce, des molettes utilisées pour graver industriellement des rouleaux à imprimer le tissu (Musée de l’impression sur étoffes, Mulhouse). Procédé d’impression sans relief ni creux (inventé par l’allemand Senefelder en 1798), la lithographie utilise au moment de l’impression la répulsion de l’eau et du gras, le motif étant dessiné sur la pierre. La lithographie restera marginale dans le domaine textile contrairement à l’impression sur papier. Parmi les objets exposés : des pierres pour impression sur étoffe ou sur papier, des travaux sur papier, une chromolithographie au crayon sur tissu en cinq couleurs (Musée de l’impression sur étoffes, Mulhouse) , menus imprimés sur tissus avec ce procédé et une rare carte d’état major sur tissu, utilisée par les soldats prisonniers lors de la dernière guerre pour retrouver leur chemin en cas d’évasion (Centre for Ephemera Study). L’impression au pochoir ou tamis, la sérigraphie Ces procédés très anciens (utilisés en Orient dès le VIIIe siècle) ont été d’abord exploités par la filière textile; les imprimeurs les utiliseront plus tard pour la réalisation d’ouvrages liturgiques (XVIIe, XVIIIe siècles), pour le coloriage des images populaires (Épinal). Des tissus japonais au pochoir du XIXe siècle (Musée de l’impression sur étoffes, Mulhouse), une impression sur étoffes du XIXe siècle (Musée de Mulhouse ), accompagnée d’un de ses pochoirs prêtés par la manufacture Le Manach illustrent cette section, ainsi que divers matériels (cadre, racle, gamelle..) prêtés par le Musée de Bourgoin. L’impression au pochoir laisse place à la sérigraphie au XXe siècle, dans le domine papier, elle s’illustre dans le domaine publicitaire (affiches, emballages). Le Musée de l’imprimerie puise dans sa riche collection d’estampes et de publicités pour illustrer cette technique. Impression numérique À ces procédés traditionnels il faut ajouter l’impression numérique, qui rapprochent à nouveau les filières papier et textile. À voir : Une tenue en impression numérique de Sandra Goyenètche (jupon, jupe, bustier, boléro, ceinture tombante), prêtée par le Syndicat de l’ennoblissement textile de Lyon et région. |
Papier imprimé en taille-douce et carton 
Planche pour impression sur étoffe 
Plaque taille-douce pour imprimer |
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Visites commentées Des visites de l’exposition commentées par des spécialistes de l’impression sont organisées régulièrement pendant l’exposition. Ateliers (en partenariat avec le Musée des tissus, Lyon) Pour les jeunes : « Sac à Malices » : les 27 et 28 octobre 2005. Créer son accessoire (sac) au Musée des tissus, à partir de tissus et papiers imprimés au Musée de l’imprimerie. L’atelier comprend la visite de l’exposition au Musée de l’imprimerie. Pour les adultes : « Echanges de bons procédés », les 1er et 2 octobre ; 8 et 9 octobre 2005 Création d’un gilet ou d’un accessoire réalisé au Musée des tissus à partir de papiers et tissus imprimés au Musée de l’imprimerie. L’atelier comprend la visite de l’exposition au Musée de l’imprimerie. Conférence « Une usine-pensionnat, les soieries Bonnet à Jujurieux ». Henri Pansu, historien, nous contera l’histoire de cette usine-pensionnat qui abrita jusqu’à 600 pensionnaires en 1900. Organisation : Association des amis du Musée de l’imprimerie. le mercredi 12 octobre 2005 à 18h30 aux Archives municipales de Lyon 18 rue Dugas Montbel – Lyon 2° Contacts : Bernadette Moglia (04 78 37 65 98) Musée de l’Imprimerie 13 rue de la Poulaillerie Lyon 2° (métro Cordeliers) Tel : 04 78 37 65 98 mil@mairie-lyon.fr |
Planche à imprimer composée de lames 
Rouleau d'impression en cuivre |
