Les archives ambulantes
Conserver les archives de la Ville pour garantir la preuve des droits de la communauté et gérer les biens est une préoccupation fort ancienne de la municipalité lyonnaise. Le 21 juin 1320, la communauté obtient dans un traité entre le Roi de France Philippe V le Long et l’archevêque de Lyon Pierre de Savoie certaines franchises et privilèges qu’elle réclamait, dont la possibilité de se réunir, d’élire des représentants, d’établir des taxes… et d’avoir des archives.
Du début du XIVème siècle jusqu’au milieu du XVIIème siècle, époque de l’achèvement de l’hôtel de ville, les archives ont accompagné l’assemblée municipale dans ses nombreuses pérégrinations.
Au XIVème siècle, celle-ci n’avait pas encore de « maison commune ». Les archives, d’abord confiées à la garde de plusieurs conseillers, furent réunies pour être entreposées dans la chapelle Saint-Jacquême au sud-ouest de l’église Saint-Nizier, dont il ne reste plus trace. C’est dans cette chapelle qu’avaient lieu principalement les assemblées du conseil municipal.
En 1424 celui-ci se dote d’une maison commune rue Longue, mais les archives n’y sont transférées que quarante ans plus tard, en 1464. Elles sont conservées dans de vastes coffres qui servent également de sièges aux élus et à l’administration appelés « archebancs ». Il est décidé en 1508 d’y aménager une salle voûtée mais à peine les travaux sont-ils terminés, qu’un incendie détruit une partie des documents dans la nuit du 19 mars 1513.
C’est l’époque des archives « ambulantes » : provisoirement stockées chez un élu de la Ville, elles regagnent l’hôtel de la rue Longue pour déménager dans de mauvaises conditions, en 1569, à l’hôtel de Milan, rue Grenette, elles retournent rue Longue pour gagner l’hôtel de la Couronne, rue de la Poulaillerie en 1604 (actuel musée de l’Imprimerie).