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Le fume cigarette dans la nouvelle exposition

Un objet qui nous parle (aussi) de l'histoire du CHRD


Le fume cigarette est le premier objet inscrit sur l’inventaire du musée de la Résistance dit musée Boileau, dont l’histoire est indissociable de celle du CHRD. 
Il permet donc d’illustrer un épisode crucial de l’histoire du Centre, qui sera détaillée en introduction de la nouvelle exposition. Nombreux en effet étaient les usagers du musée à quitter le bâtiment du 14 avenue Berthelot sans avoir perçu qu’ils venaient de visiter l’ancien siège de la Gestapo lyonnaise ou avoir appris l’affectation du site avant et après cette période tragique. La nouvelle exposition se chargera de raconter l’histoire du bâtiment, depuis sa création en qualité d’École du service de santé militaire à la fin du XIXe siècle jusqu’à l’inauguration du CHRD en 1992.

Quel est donc ce musée Boileau dont il est fait mention plus haut et dont la cote est reportée sur le fume-cigarette de Mauthausen ?

A Lyon, comme ailleurs et particulièrement dans la moitié sud du pays, naît à la faveur du vingtième anniversaire de la Libération, un musée de la Résistance porté par quelques résistants de l’Intérieur et de la France Libre avec le soutien du maire Louis Pradel, ancien du « Coq enchaîné » et du réseau « Buckmaster ».
Le Musée de la Résistance et de la Déportation est inauguré le 8 mai 1965 rue Boileau dans le sixième arrondissement de Lyon, dans une salle prêtée par le Muséum d’histoire naturelle. Il s’agissait alors de rassembler des éléments matériels, archives et objets, susceptibles de pérenniser le « souvenir des années sombres de l’Occupation », selon l’expression du résistant et témoin actuel du Centre d’Histoire Guy Dufeu. Les collections de ce premier musée Boileau, inventoriées au fil des trois registres papiers que nous conservons, reflètent le parcours de ceux qui les ont réunis, anciens résistants et déportés politiques, et ne renseignent pas sur la déportation des Juifs, très présente cependant dans l’esprit des créateurs du musée.

La petitesse du musée Boileau (à peine 100 m2) et la menace d’une volonté d’extension de la part du Muséum aboutit en 1980 à la création d’un comité de sauvegarde du musée composé de groupements d’anciens résistants et déportés. Ce groupement se transforme un an plus tard en une association : l’Association des Amis du Musée de la Résistance intérieure, extérieure et de la Déportation de Lyon et de sa région, regroupant « des hommes et des femmes venus de toutes les familles de la Résistance ». En 1985, l’association prend son appellation actuelle, Association des Amis du Musée de la Résistance et de la Déportation (AAMHRD), qui douze années durant et dans un contexte lyonnais marqué par l’instruction du procès de Klaus Barbie, appuiera sans relâche le projet d’un grand musée municipal dans l’ancienne École du service de santé militaire et siège de la Gestapo.

En 1992, année de l’ouverture du Centre, l’AACHRD remet officiellement ses collections à la Ville de Lyon qui s’engage en les prenant en charge « à en assurer la conservation et l’utilisation dans le cadre du Centre d’Histoire, pour l’enseignement et l’enrichissement de l’histoire, dans le respect de sa vérité et des idéaux de la Résistance française (extraits du préambule du contrat de dépôt).