Rêves, entre science et art

12 juin - 25 jullet 2015

Un artiste, Manuel Salvat , une chercheuse lyonnaise en neuroscience, Perrine Ruby, s’associent et œuvrent ensemble pour collecter des rêves, sous forme de récits, d’entretiens filmés, d’expressions tangibles, et les restituent en une installation artistique. La démarche, en hommage au grand chercheur Michel Jouvet, père du sommeil paradoxal, prend sa source dans les découvertes de la recherche lyonnaise en neurosciences et ses travaux conduits depuis 60 ans sur le sommeil et le rêve qui s’inscrivent dans l’histoire de la ville et son actualité.

Le parcours de l’exposition invite à découvrir la collecte des rêves d’aujourd’hui, dans une mise en scène poétique de Manuel Salvat. Ponctuée par des projections vidéo réalisées à partir d’un choix d’entretiens filmés, « Archipel Rêve Club », fait surgir à la fois la présence des rêveurs et des lieux où ils ont voyagé, évoqués par une cartographie de paysages de formes, mêlant objets empruntés aux chercheurs lyonnais dans leur laboratoires, et créations plastiques à dominante abstraite réunies par l’artiste. Espace mental, et ville générée par un grand rêve collectif, ce vaste paysage s’étend dans l’espace de l’exposition.

Depuis 2005, le projet Rêve Club fondé par l’artiste Manuel Salvat propose, à partir d’une collection de récits de rêves constamment enrichie, différentes façons, plastiques, scéniques... de partager ces témoignages de voyages nocturnes et intimes.
> Visiter le site du projet Rêve Club

Le parcours plonge aussi le visiteur dans l’histoire de la contribution capitale des scientifiques lyonnais à la recherche sur le sommeil et le rêve, avec notamment les découvertes phares du professeur Michel Jouvet, cet homme aux nombreuses facettes : le chercheur sur le sommeil, le romancier qui invente des intrigues et des machines oniriques, le rêveur ayant consigné ses rêves par écrit et ou par le dessin coloré pendant près de 40 ans. Des objets, une machine à peser les rêves, des vidéos d’époque, des dessins et carnets de rêves de Michel Jouvet retracent l’histoire des ses travaux et son héritage, visible en 2015 par le nombre et la reconnaissance internationale des acteurs lyonnais de la recherche sur le sommeil et le rêve.

L'incroyable machine à peser les rêves de Monsieur DITTMAR pour Monsieur JOUVET from Jean-Marc Grefferat on Vimeo.

Aller plus loin

Les Archives, le « palais des rêves »?

Après un premier dépôt aux Archives départementales des Bouches du Rhône, initiative inédite d’une pérennisation à dimension poétique et historique, cette nouvelle collecte effectuée par Manuel Salvat en 2015 auprès de chercheurs, de rêveurs lyonnais, de patients de l’hôpital partenaire, matière première de l’installation, trouvera sa place dans les collections des Archives municipales de Lyon où ceux-ci seront conservés de manière pérenne. Ces récits de rêve viennent ainsi enrichir les documents de l’intime que sont les journaux personnels, certaines correspondances ou dessins déjà présents dans les fonds documentaires. Ils s’inscrivent comme héritage des découvertes de Michel Jouvet et des travaux de la recherche lyonnaise. C’est que l’expérience du rêve est un élément important dans la vie des hommes, ces vies dont les Archives municipales de Lyon ont pour mission de conserver la trace.

Parallèlement, l’université Lyon 1 Claude Bernard a remis en décembre 2014 aux Archives départementales et métropolitaines au nom de Michel Jouvet et Jean Pierre Sastre un film des recherches sur le comportement onirique d’un chat roux réalisé en 1976 par Jean Pierre Sastre et le service cinéma de l’Université. C’est un film 16 mm de 20 minutes qui se passe dans le département de médecine expérimentale de l’Université dirigé par Michel Jouvet.

Porté par les Archives municipales de Lyon, le projet est réalisé en partenariat avec l’Hôpital Saint-Luc Saint-Joseph et avec la collaboration de l’INA