Liberté, égalité, solidarités
Du 26 avril 2007 au 5 janvier 2008
Lyon, un territoire privilégié d’expérimentations sociales
Pour asseoir la République, le XIXe siècle a connu successivement huit régimes politiques, dont les changements ont souvent donné lieu à de violentes agitations. Ces événements, principalement parisiens, sont connus en province par le télégraphe Chappe ou par diligence ; les responsables locaux en informent la population lyonnaise par des affiches placardées au jour le jour sur les murs de la ville, dont les Archives municipales conservent une collection de plusieurs milliers pour cette période. A Lyon, les maires affirment peu à peu leur pouvoir face à l’Etat, depuis Jean-Claude Fay de Sathonay, maire de la commune de Lyon réunifiée en 1805 par Napoléon, jusqu’à Edouard Herriot, élu en novembre 1905. Pendant vingt-six ans, de 1852 à 1870 et de 1873 à 1881, la ville, surveillée de près par le pouvoir central, a été administrée par le préfet avec une commission municipale, la fonction de maire ayant été supprimée. De 1853 à 1864, c’est la personnalité du préfet bâtisseur, Claude Marius Vaïsse, qui domine la vie politique locale.
Ville monofacturière, autour de la fabrique de la soie avec une organisation particulière du travail dans la première moitié du XIXe siècle, Lyon connaît une profonde mutation industrielle à la fois dans la production et dans l’organisation économique avec le développement du bâtiment, de la mécanique ou de la chimie. Ces caractéristiques font de Lyon un territoire privilégié d’expérimentations sociales, observé avec grand intérêt de toute l’Europe, visitée par Prosper Enfantin, Flora Tristan ou Michel Bakounine.
Parmi les nombreuses réponses apportées à la « question sociale » au cours du siècle, sont mises en valeur des expériences particulières et originales, qu’il s’agisse d’initiatives privées ou de politiques publiques, d’actions issues de conception de refonte de la société, d’utopies saint-simoniennes et fouriéristes, ou de corrections des inégalités nées des abus du libéralisme économique, selon les moments et les familles idéologiques. L’exposition développe cette thématique autour de trois axes : le travail , l’entraide et la coopération, l’éducation et la formation professionnelle.
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C’est aussi l’occasion de mettre en lumière quelques figures féminines lyonnaises qui ont marqué leur époque par leur engagement militant ou leur action caritative : Eugénie Niboyet (1799-1883) militante féministe, fondatrice en 1833 du journal « le Conseiller des femmes », Pauline Jaricot (1799-1862) certes fondatrice de l’œuvre de la Propagation de la Foi , mais aussi soucieuse d’aider les ouvriers, œuvre dans laquelle elle engloutit sa fortune, Philomène Rozan, meneuse de la première grande grève féminine en 1869 dite des « ovalistes », Marie-Louise Rochebillard (1860-1936), fondatrice du syndicalisme féminin chrétien ou encore Rose-Pauline Aynard (1845-1910), dame d’œuvres, épouse du banquier Edouard Aynard.
Le Centre des Musiques Traditionnelles Rhônes-Alpes a réalisé la sonographie de l'exposition : chants, discours politiques, lectures d'affiches administratives rappellent les évènements politiques et sociaux phares du XIXe siècle lyonnais.