Logo pour impression centre de récupération des tortues de Floride
 

Une tortue nord américaine

Reptile d'eau douce originaire de la vallée du Mississippi, la tortue à tempes rouges est connue plus communément sous le nom de “tortue de Floride”.

La tortue à tempes rouges, dite tortue de Floride (Trachemys scripta elegans, une parmi 15 sous-espèces), se rencontre naturellement aux Etats-Unis, dans la vallée du Mississippi, de l'Illinois jusqu'au golfe du Mexique.

Elle occupe une grande variété de milieux aquatiques - marais, étangs, rivières – où elle côtoie d’autres chéloniens - tortue hargneuse, tortue peinte ou tortue musquée -, mais aussi l'alligator, dont elle peut être la proie.

C’est une habitante typique, commune des bayous de Louisiane. Comme la plupart des tortues aquatiques, elle partage son temps entre l'eau et les bains de soleil, ne se déplaçant sur terre que pour gagner une autre zone humide ou, s’agissant des femelles, trouver un lieu de ponte.

La première reproduction survient à l’âge de 5 à 7 ans. Puis, pendant une trentaine d’années, la femelle pondra 1 à 3 fois par an une douzaine d’oeufs.
Pesant 5 à 7 g au sortir de l’oeuf, cette tortue peut atteindre adulte 15 cm s’il s’agit d’un mâle, 25 cm et 2.5 kg s’il s’agit d’une femelle.

La jeune tortue est carnivore, l’adulte omnivore.

Elle vient d’Amérique du Nord, et est transportée par l’homme un peu partout sur la planète.

SON TERRITOIRE D'ORIGINE EST A 10 000Km D'ICI !
 

Produite pour être vendue


Vers 1950, en peu d’années, une industrie de la tortue à tempes rouges s’est développée aux Etats-Unis, menant à la commercialisation de plusieurs millions de tortues par an.

Peu après les débuts de l’élevage industriel de la "tortue de Floride" aux USA, 150 fermes d'élevage produisaient chacune des jeunes tortues par milliers, issues d’adultes capturés dans la nature.

C’est par millions que les petits chéloniens ont pu être exportés durablement vers une trentaine de pays d’Europe et d’Asie, même après leur interdiction aux USA pour raisons sanitaires.

Entre 1989 et 1997, année où l’Union Européenne en a interdit l’importation, 52 millions de jeunes tortues ont quitté les USA. La France en a importé plus de 4 millions. Au plus fort des importations, une tortue se vendait 1,5 $.

Prix dérisoire, petite taille, apparente facilité d'élevage :
devenus un best-seller des animaleries, ces animaux objets se sont retrouvés innombrables au fond d'une chambre ou sur un réfrigérateur, ils ont péri nombreux de carences alimentaires, de manque d'eau et de soleil.
Les survivantes ont grandi, trop vite pour plus d’un propriétaire.

D’où de nombreux lâchers, en France et ailleurs, dans la nature. Pour le bien supposé des tortues, mais sans grands égards pour la faune et la flore indigènes…

De quelques grammes à la naissance, ta tortue à tempes rouges peut dépasser 1,5 kg en 2-3 ans !

ATTENTION, UNE TORTUE N'EST PAS UN JOUET
 

Des envahisseurs prospères


S’accommodant de nos écosystèmes aquatiques, des dizaines de milliers de tortues de Floride y jouent les intruses malgré elles, au détriment peut-être de la faune et de la flore indigènes.


De ce que nous savons du comportement de la tortue à tempes rouges en nature, les jeunes se nourrissent de petits animaux et de végétaux, l’adulte adopte un régime plus herbivore, mais néanmoins omnivore, exploitant tout ce qui est disponible dans le milieu.

En France, beaucoup des tortues relâchées ne passent pas le premier hiver, n'ayant jamais connu ni l'alternance des saisons ni le froid prolongé.

Certaines pourtant survivent, apprennent à résister à nos hivers rigoureux en passant de longues semaines sous l'eau.

Elles prendront désormais leur part dans un écosystème qui n'aurait jamais dû les accueillir. Et cela durablement : une tortue peut vivre jusqu'à 50 ans ! Plus préoccupant : dans certaines régions de France, au Sud d'une ligne Nantes-Dijon, les tortues maintenant se reproduisent régulièrement (observations de jeunes à Montpellier, Nice, Toulouse, Perpignan, Nîmes, Valence, Lyon...).

En l’absence de leurs prédateurs naturels, elles développent donc de véritables populations, colonisant des milieux sauvages déjà fragilisés…

Suite à son abandon dans la nature, ta tortue va s’alimenter et vivre sur le territoire d’autres espèces.

N'ABANDONNEZ PAS VOTRE TORTUE DE FLORIDE DANS LA NATURE
 

Mieux connaître pour mieux gérer


L'enjeu scientifique du programme "tortues de Floride" en Ile-de-France est double : connaître l'impact des tortues sur les écosystèmes d'introduction et estimer leurs potentialités de colonisation.

Lancé en 2002 pour à terme fonder les décisions de gestion, le programme de recherches “ Tortues de Floride ” est mené par le Laboratoire d'Ecologie, Systématique et Évolution 1 (Faculté d'Orsay), en partenariat avec divers organismes et collectivités locales.

Les chercheurs s’intéressent au régime alimentaire des tortues de Floride relâchées chez nous, et sur les interactions de celles-ci avec les communautés vivantes des milieux colonisés. L’action des jeunes et des adultes sur les organismes aquatiques (plantes, insectes, mollusques amphibiens) est observée en conditions contrôlées dans des bassins du campus d'Orsay. Le potentiel de colonisation des tortues est aussi étudié.

Il dépend de la proportion de femelles et de mâles, du taux de survie des oeufs, des jeunes et des adultes. Le suivi d’adultes équipés d’un émetteur renseigne par ailleurs sur les capacités de déplacement des tortues. Tous ces paramètres mesurés sur le terrain permettront des simulations informatiques projectives.

Enfin, l’image (positive/négative) de ces animaux dans le public est évaluée par l’Unité de recherches en anthropologie de la nature de l’Université de Liège (Belgique).
1 : UMR 8079 Université Paris-Sud - CNRS - ENGREF

Les chercheurs craignent aujourd’hui que les tortues se reproduisent vite et envahissent de nouveaux territoires.

DANS LA NATURE MA TORTUE PEUT GÊNER LA VIE D'AUTRES ANIMAUX
 

Quelle stratégie pour l'avenir ?


Si nos effectifs de tortues de Floride captives ne croissent plus depuis l'interdiction décidée par l’Union Européenne en 1997, il faut que cessent les abandons en nature. Des centres d’accueil pour tortues sont à la disposition du public.

Sans attendre les résultats des recherches menées sur l'impact des tortues de Floride dans nos milieux aquatiques, on s’active à empêcher l’espèce de coloniser les sites les plus fragiles – principe de précaution…

Divers gestionnaires de l'environnement sont engagés dans la capture de tortues qui sont ensuite déposées dans des centres d’accueil.

Si les tortues devaient s'avérer dommageables pour nos milieux indigènes, il faudra entreprendre de coûteux piégeages. Le public est donc aujourd’hui appelé à accomplir sa part d’effort en ne relâchant plus en nature des tortues dont il ne veut plus à la maison !

L’animal peut être confié à un centre de récupération, où il vivra dans d’excellentes conditions sans plus affecter un environnement auquel il est étranger.

Dans chaque centre, une équipe se charge de nourrir et surveiller les animaux, entretenir les installations et présenter les pensionnaires à tout public intéressé, lors de visites pédagogiques.

Il existe actuellement plus d’une dizaine de structures d'accueil pour les tortues de Floride, réparties dans toute la France.

Consultez http://tortue.floride.u-psud.fr

Un centre de récupération existe près de chez toi pour accueillir ta tortue

Le Zoo de Lyon a mis en place un bassin de récupération pour les tortues de Floride. Vuos pouvez ainsi déposer vos tortues à la primaterie du Zoo de Lyon entre mi-avril et mi-octobre. Vous remplirez alors un certificat de cession de l'animal.

J'APPORTE MA TORTUE DANS UN CENTRE DE RECUPERATION
 

Nouveaux Animaux de Compagnie


Notre soif d’insolite transforme de plus en plus d'espèces en Nouveaux Animaux de Compagnie (NAC), bien souvent à leurs dépens et ceux de leurs propriétaires. Au détriment aussi de l’environnement.

Hors de collectionneurs compétents et convenablement équipés, trop nombreuses sont les personnes qui cèdent à la tentation d'avoir chez elles un animal peu commun, exotique.

Débordant le cercle classique des chiens, chats, hamsters, canaris, poissons rouges, la demande se porte désormais sur des espèces insolites ou rares d’oiseaux, de poissons… et sur des animaux jadis réprouvés - serpents, lézards, araignées…

Le manque de connaissance de nombre d’acheteurs entraîne souvent un décès prématuré de l’animal, ou sa libération irréfléchie dans la nature.

L’animal libéré peut mourir ou non : dans les deux cas, l’issue n'est pas acceptable.

En effet, l’intrusion d’espèces étrangères opportunistes est une cause majeure de la disparition d’espèces indigènes à l'échelle mondiale.

Le plus souvent, des problèmes environnementaux se posent aussi là où les animaux sont capturés, sans égard pour l’espèce.

Le trafic d'animaux sauvages, en termes de profits, vient juste derrière ceux de la drogue et des armes: 1,5 million d'oiseaux et 640 000 reptiles sont vendus illégalement chaque année dans le monde. NAC peut se traduire aussi par "Nouvelle Affaire Commerciale "…

C’est quoi un NAC ?
Les Nouveaux Animaux de Compagnie sont des animaux exotiques capturés dans la nature ou élevés. Vendus, ils se retrouvent dans nos maisons.

Exemples de NAC :
serpents, perroquets, perruches, poissons rouges, araignées.
 

 
Dernière modification : 09/10/2013 11:13