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Le Conseil National de la Résistance

Le Conseil national de la Résistance se réunit pour la première fois à Paris, 48 rue du Four, le 27 mai 1943.



Présidé par Jean Moulin, il rassemble seize représentants des mouvements de Résistance, des formations politiques et syndicales, et parachève le processus d’unification, pour lequel le général de Gaulle l’avait missionné.
La création de cette instance arrive à point nommé pour asseoir auprès des Alliés, qui contestent l’autorité du Général, la légitimité nationale et républicaine du Comité national français, organe dirigeant de la France Libre qu’il a fondé le 24 septembre 1941.

Un long et difficile chemin
L’idée du CNR est amenée par les socialistes dès le printemps 1942. Christian Pineau est le premier à exposer ce projet au Général, le 15 janvier 1943, qui en accepte le principe et fait préparer des directives pour Jean Moulin afin de créer un Comité directeur de la Résistance.
Lors de son arrivée à Londres le 15 février 1943, Moulin en modifie la trame, afin de donner à ce Comité l'autorité d'une institution représentative. Ces "nouvelles instructions" signées par le Général, officialisent la création du Conseil National de la Résistance à l'automne 1943.

Les chefs de mouvements sont spontanément hostiles à la participation des syndicats et des anciens partis politiques dans le CNR : ils estiment que la mission de celui-ci est la régénération du personnel, des mœurs et des institutions de la République et que l'avenir politique de la France, c'est eux. A la fin de l’année 1942, Jean Moulin travaille, non sans difficultés, à infléchir leur comportement. Il est soutenu dans sa tâche par la volonté indéfectible du Général de s’appuyer sur l’ensemble des forces vives de la nation, partis et syndicats compris, pour asseoir son gouvernement et se rendre crédible auprès des Alliés.
La création du CNR marque le couronnement de l’œuvre d’unification de Jean Moulin.

Les jours heureux
Le programme d’action de la Résistance, plus connu sous le nom « Les jours heureux » est adopté à l’unanimité par les membres du CNR, le 15 mars 1944. Pourtant de septembre 1943 à mars 1944, il n’y eut que trois réunions plénières du CNR. Le bureau du CNR va donc jouer un rôle essentiel dans l’élaboration du texte adopté le 15 mars 1944. Ses cinq membres – Georges Bidault, Louis Saillant, Pascal Copeau, Maxime Blocq-Mascart et Pierre Villon se réunissent toutes les semaines.

Ce texte de moins d’une dizaine de feuillets comprend les « mesures à appliquer dès la Libération », sorte de programme de gouvernement qui comprend à la fois des mesures ayant trait à l’épuration, à la politique (rétablissement de la démocratie, suffrage universel et liberté de la presse) et à l’économie (programme de nationalisations). Et, de nombreuses mesures sociales comme notamment un réajustement important des salaires, le rétablissement d’un syndicalisme indépendant et un plan complet de sécurité sociale.

Ce programme est devenu, spécialement depuis quelques années, le symbole, voir le résumé de la Résistance. Il est aujourd'hui revendiqué par des forces diverses, qui en font des usages variés, voire contradictoire.

Extrait du documentaire "Les jours heureux" de Gilles Perret :
Dernière modification : 29/05/2013 14:50